Un nouveau commandant pour la base aérienne d'Avord

La cérémonie de passation de commandement a eu lieu à la fin du mois d'août. Le colonel Xavier Rival a pris la suite du colonel Richard Gros, parti en direction de Londres. « J'échange beaucoup, j'observe, je vais à la rencontre du personnel pour pouvoir donner des directives dans les prochaines semaines et les prochains mois sur les évolutions possibles de ce formidable outil de combat » explique le nouveau commandant. 

Un spectre large de missions

 

Installée depuis 1912 à Avord, la base 702 "Capitaine Georges-Madon" a un rôle stratégique majeur. Elle forme notamment des pilotes, héberge l'arme nucléaire et accueille 4 AWACS, les fameux avions radars de l'armée de l'air : « La base réalise beaucoup de missions différentes » rappelle le colonel Xavier Rival. « Les missions de dissuasion nucléaire, elle participe aussi à la protection de l'espace aérien national. Elle est capable de mettre en œuvre des systèmes de défense sol-air pour protéger des événements en France et à l'étranger. On est capable d'accueillir des avions de combat sous de très faibles préavis, et on peut aussi acheminer des munitions par voie aérienne ».

Des missions OTAN à l'Est de l'Europe

 

Depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, le contexte international a changé. Les yeux de la base aérienne sont aussi tournés vers l'Est de l'Europe : « Nous participons aux mesures de réassurance de l'OTAN depuis plusieurs mois. Le personnel de la base est déployé très régulièrement sur place. C'est une mission qui donne beaucoup de sens à leur engagement » explique le colonel. Les militaires d'Avord participent notamment à l'opération Aigle en Roumanie avec l'OTAN. La base déploie sur place ses systèmes de défense sol-air "Mamba" : « On est tout le temps en alerte » raconte le lieutenant Mohdé, qui a passé 11 mois en Roumanie durant les deux dernières années pour assurer la maintenance de ces équipements. « Ici, on s'entraîne, là-bas, c'est du concret ; il n'y a pas la place à l'erreur. S'il y a une panne qu'on n'arrive pas à résoudre ou quelque chose qu'on n'arrive pas à faire, c'est une rupture de capacité. L'objectif, c'est d'être au rendez-vous vis à vis de nos alliés et de la France. Donc, forcément, c'est beaucoup de responsabilités, il faut toujours être à fond ».

Parmi les chantiers à venir, la base va devoir réfléchir à remplacer les Xingu, les avions de formation des pilotes qui vieillissent. À noter que la base aérienne d'Avord est le premier employeur du Cher, avec 2400 personnels civils et militaires. Dans le Cher, un emploi sur cinq est lié à la Défense.

Reportage