Justin s'est installé en Moldavie depuis août, le temps d'un service civique. Depuis l'invasion russe en Ukraine, il voit arriver et aide régulièrement les exilés ukrainiens du pays voisin qui fuient les combats.
Comme tout le monde, Justin est surpris le 24 février dernier lorsqu'il apprend l'invasion russe en terres ukrainiennes. Il se sent rapidement concerné, peut-être plus que nous, puisque ce Privadois d'origine s'est installé pour l'année en Moldavie, ce pays de 2,5 millions d'habitants situé au bord de la Mer Noire et qui partage une partie de sa frontière avec l'Ukraine. Là-bas, il réalise un service civique auprès de professeurs dans des classes bilingues francophones.
La Moldavie n'est pas concernée par le conflit d'un point de vue militaire, il n'y a pas de bombardement mais le pays est en première ligne dans l'accueil des exilés. Plus de 300 000 Ukrainiens ont déjà traversé la frontière, ce que constate Justin : "On voit de plus en plus de voitures immatriculées Ukraine. Comme je n'ai pas un très bon accent (la langue officielle en Moldavie est le roumain ndlr), on me demande souvent si je suis d'Ukraine, c'est devenu une sorte d'automatisme. Il y a un peu d'inquiétude dans la population, mais pas outre-mesure", témoigne l'Ardéchois.
Comme dans d'autres pays frontaliers, la solidarité s'est rapidement mise en place en Moldavie pour accueillir ces exilés ; alors même que le pays est le plus pauvre d'Europe. "Qui de trouver des places de logements, qui louent des véhicules pour faire les allers-retours, qui proposent des produits de première nécessité. Tout le monde a voulu donner son coup de main, il y a eu un élan assez incroyable", raconte Justin, s'avouant même surpris.
Lui aussi a mis la main à la pâte et apporte de l'aide aux exilés arrivant à la frontière, distribuant nourritures et produits de première nécessité. Une quarantaine de ressortissants français, déjà rassemblés en association, Vent d'est, participe à cette aide humanitaire. Ils appellent d'ailleurs à multiplier les dons financiers plus que matériels dorénavant pour qu'eux achètent le nécessaire.
Impossible de savoir de quoi l'avenir sera fait, mais pour l'heure, Justin n'envisage pas quitter la Moldavie. "C'est maintenant qu'on a besoin de nous, on ne vas pas partir maintenant. Evidemment on est en contact avec l'ambassade, on regarde ce qu'il se passe. Il y a aussi des volontaires américains présents au pays intervenants dans des universités qui sont partis, donc ça pose aussi des questions. La famille aussi s'inquiète, mais je ne me vois pas partir. Et il faut relativiser aussi : on n'est pas en danger !"
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