L’entreprise Phicogis Europe, basée à Eschau (Bas-Rhin) et spécialisée dans le préservatif, s’est lancé depuis six mois dans une autre activité : produire des stickers pour protéger les verres du GHB, la drogue du violeur, qui circule anormalement dans les soirées en ce moment. Un sticker 100% fabriqué en Alsace par Phicogis Europe. Son dirigeant, Vincent Wernette, nous en dit plus.
Adrien Beaujean : Avec votre entreprise Phicogis Europe, expliquez-nous concrètement qu'est ce que vous avez mis en place pour lutter contre ce fléau de drogues dans les soirées ?
Vincent Wernette : C'est un produit qui a été développé depuis six mois suite effectivement à des informations liées avec le ministère de la Santé ou on est en étroite collaboration étant donné qu'on a le marché de la prévention sexuelle avec le ministère de la Santé. On a développé un produit qui a tous les agréments mondiaux, qui a été breveté depuis le début février sur le marché, partout dans le monde et qui est en fait un couvercle anti-intrusion pour prévenir justement les consommateurs d'introduction illicite de produits.
A.B. : Parce que c'est ça en fait, le GHB, concrètement, c'est une personne. Un moment d'inattention, quelqu'un met quelque chose dans notre verre. Ensuite, on boit et à un moment de la soirée…
V.W. : … trou noir. On n'est plus maître de son corps, exactement. Et puis on ne se souvient surtout de rien. En fait, c'est le gros problème, surtout qu'aussi ses effets au bout de 6 h sont diffus et ne sont plus détectables cliniquement. Et c'est ça le gros gros soucis aujourd'hui et c'est pour ça que c'est de détection, qu'il faut le faire très très très rapidement.
A.B. : Et c'est toute la problématique de se réveiller le lendemain., ne pas souvenir de sa soirée et de voir que ce délai de six heures est déjà passé. Et là, on est malheureusement seuls face à une situation qu'on ne maîtrise plus exactement.
V.W. : C'est pour ça que le fait de sortir en groupe ou avec des amis permet justement de sécuriser aussi sa soirée. De fait, si jamais on a été atteint par cette drogue; on a le soutien des personnes qui nous accompagnent en fait.
A.B. : Votre soutien à vous, ce que vous apportez, c’est à travers cette sorte de couvercle à mettre sur son verre. Comment il fonctionne concrètement? De quoi est-il composé et comment on peut boire son verre tout en se disant je ne pourrai pas me faire droguer au GHB ce soir ?
V.W : C’est la solution que l’on propose. On peut appeler ça un sticker. On a cette possibilité de l’avoir, et il se pose très simplement sur le verre : vous avez plusieurs rabats, de tous les côtés, qui se collent dessus, que ce soit en verre, en plastique ou en papier ou en carton. Et le gros avantage, c'est que ce sticker, quand on l'enlève, il n'y a aucun dépôt de colle, donc ça facilite le nettoyage. Après, pour les serveurs et pour les établissements qui voudraient en avoir, c’est très léger, puisqu'il ne pèse qu’1,6 gramme. Il ne prend pas de place, et donc le serveur peut le garder sur le côté du comptoir.
A.B. : Et à l'heure actuelle, il y a beaucoup d'établissements qui jouent le jeu qui se sont lancés avec vous dans cette dans cet objectif de réduire ces attaques contre les fêtards ?
V.W. : Aujourd'hui, le brevet a été déposé le 4 février dernier. Et ce quelques jours avant l'annonce officielle par le ministère de la Santé d'une campagne complète anti GHB : autant l’avouer, on a eu un peu de chance aussi là dessus (rires). Effectivement, aujourd'hui de nombreux établissements, surtout sur Paris, font de la prévention grâce à ce produit et en sont très contents parce qu'ils ont vu aussi réduire les cas de personnes droguées au GHB de près de 75%. Notre plus gros contact, ce sera demain, le 20 mai, avec l'Umih (union des métiers et des industries de l'hôtellerie), qui va justement aussi lancer une campagne en Alsace, mais également à l’échelle nationale, concernant justement cette ce fléau. Et donc ils vont nous suivre effectivement.
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