Un traitement novateur a été mis au point par un groupe de chercheurs du Centre Hospitalier Universitaire de Lille. Il pourrait permettre une atténuation des symptômes de la maladie de Parkinson. Le programme, développé par la société In brain pharma, suscite de l’espoir chez les patients.
La maladie de Parkinson, maladie neurodégénérative touche, chaque année, 200 000 personnes en France dont 22 000 dans les Haut de France. Les chercheurs du CHU entendent entamer d’ici quelques mois, une étude de phase trois qui permettrait de valider les résultats obtenus sur un plus large panel de personnes. Nommé DIVE, ce dispositif innovant vise à faciliter le quotidien des malades.
Due à un déficit en dopamine dans certaines parties du cerveau, la maladie de Parkinson entraîne de fortes incapacités pour les malades. Ce manque déclenche des difficultés notamment motrices caractérisées par une rigidité musculaire ou des tremblements qui vont gêner le quotidien des personnes atteintes. Si des traitements médicamenteux existent, ils provoquent de nombreuses complications et peuvent engendrer des mouvements involontaires ou même des addictions.
C’est révolutionnaire parce que c’est la première fois que l’on fait ça au niveau mondial
Pour contrer les effets indésirables, l’équipe de chercheurs à mis au point une petite pompe, installée sous la peau au niveau de l’abdomen, reliée à un cathéter implanté dans le cerveau pour injecter de la A-dopamine, une forme synthétisée de la molécule sans oxygène. « Nous pensons que le traitement sera plus efficace et mieux toléré par rapport aux dispositif existants » annonce David Devos, co-fondateur d’Inbrain Pharma et professeur au CHU de Lille. Le chercheur le rappelle, l’idée est de traiter toutes les personnes qui n’ont pas accès aux dispositifs existants, lorsque l’on sait que deux malades de Parkinson sur trois n’ont pas de traitement.
Le traitement est très efficace et n’entraîne pas d’effets indésirables graves
Au cours des tests, certains effets secondaires sont apparus lors de l’augmentation très rapide du traitement tels que de la somnolence ou des nausées. Si certains désagréments sont parfois perçus, les essais révèlent une très bonne tolérance des patients à la dopamine et une absence d’effets indésirables graves. Ce sont « des résultats très rassurants » pour le chercheur David Devos. Par l’acheminement de la dopamine en continu grâce au cathéter, l’administration du traitement est également moins contraignante pour les patients. Une fois installée sous la peau, la pompe peut rester implantée pendant de nombreuses années sans besoin d’être changée.
Avant de parvenir à un tel programme, le parcours de recherche fût très long. « Nous n’avons pas pour le moment les fonds nécessaires pour débuter la prochaine phase parce que ce sont des études qui coûtent très cher », explique le chercheur. Afin d’obtenir les financements pour commencer les essais thérapeutiques, les chercheurs David Devos, Caroline Moreau et Matthieu Fisichella ont créé la start-up In brain pharma.
Grâce à ces fonds, une étude de validation de phase trois devrait être menée en 2026 sur plus de 170 personnes dans une trentaine de centres dans le monde. Pour l’heure, ce sont une douzaine de patients qui bénéficient de ce traitement avec « des résultats très encourageants » selon le chercheur David Devos.
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