Le vélo pupitre pour TDAH : un nouvel outil pour aider ceux qui souffrent de troubles de l'attention et/ou de l'hyperactivité en classe. On en parle avec Olivier Dellabe, président et fondateur de Cflou, une société basée à Schwenheim (Bas-Rhin), qui importe directement ce vélo du Québec.
Adrien Beaujean : Olivier Dellabe, bonjour. Quand on dit vélo-pupitre, on parle de quoi ?
Olivier Dellabe : On parle d’une solution technique à un problème d’attention des enfants. 20% des enfants en France souffrent d’anxiété. Un peu moins de TDAH (troubles de l’attention et/ou de l’hyperactivité), donc ça se traduit par une impulsivité de certains enfants, des troubles de l’attention et hyperactivité en classe. Le vélo-pupitre permet donc de bouger, en classe, mais avec un pupitre devant soi, et donc de pouvoir écrire en même temps. Le fait de bouger améliore l’attention, va créer une sorte d’endorphine, qui va calmer les enfants, et réduire le stress, et surtout va augmenter la concentration des élèves. On va mettre plutôt l’enfant en fond de classe, pour ne pas perturber visuellement mais le vélo, comme il est totalement silencieux, ça permet à l’enfant de bouger, sans déranger les autres, et surtout d’avoir une position droite et permettre de pouvoir écrire correctement, et pour éviter que le corps ne bouge de gauche à droite en permanence. Donc on a une vraie position de travail.
A.B. : Est-ce que c’est quelque chose qui commence à peine à émerger, ou des écoles ont déjà fait le pari de ce lancer dans ce vélo-pupitre ?
O.D. : C’est quelque chose de nouveau en France. Le Québec a six ans d’avance par rapport à nous, et je suis le premier importateur de ce concept en Europe. Donc la France est une sorte de béta-test pour faire connaître cette solution. La plus grande difficulté qu’il pourrait y avoir, c’est le financement de ce vélo : entre 1.000 et 2.500 euros. Le modèle le plus recommandé habituellement c’est celui à 2.500 euros, puisqu’il va de sept ans jusqu’à l’âge adulte, et il est d’une longévité extrêmement importante, donc il faut le voir comme un investissement sur le long-court.
A.B. : En France, et en Alsace, quelles sont les carences vis-à-vis des enfants, et mêmes des jeunes adultes qui souffrent de TDAH ? Qu’est-ce qu’il reste à faire aujourd’hui notamment pour que leur situation s’améliore en classe ?
O.D. : Énormément de choses. La première chose à faire, c’est d’expliquer aux enseignants, pour qu’il y ait une autre méthodologie d’enseignement, avec cet élève bien précis. Il a besoin d’une attention particulière, donc forcément la méthode pédagogique va être complètement différente, et le vélo va être un soutien supplémentaire, et d’ailleurs peut concerner plusieurs enfants dans la même classe. On peut le voir comme ça.
A.B. : Et donc à l’heure actuelle, il y a des écoles dans lesquelles des enfants en bénéficient ?
O.D. : Plusieurs écoles dans le Haut-Rhin, et dans le Bas-Rhin j’ai deux écoles qui sont en train de l’essayer, donc on est encore au démarrage de ce projet qui évidemment répond à un besoin, mais qui nécessite du temps parce qu’il y a des circuits de décision, et qu’il faut montrer que derrière son coté tout nouveau, il apporte énormément de calme dans la classe, et que ça soulage aussi les enseignants.
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