Une future championne de boccia dans l’Ain

 

Après la performance d’Aurélie Aubert aux Jeux paralympiques cet été, on ne peut pas passer à côté de la boccia. Ce sport qui n’a pas d’équivalence olympique se pratique uniquement en fauteuil roulant et ne concerne que les handicaps moteur.

 

Comprendre la Boccia

Boccia qui signifie « boule » en italien peut être comparé à la pétanque. Ce sport a été inventé pour les personnes ayant une infirmité motrice cérébrale. Au départ, ce sport prend ses racines en Grèce antique. Il fut ensuite pratiqué en Italie autour du 16ème siècle. A l’origine, il s’agissait de lancer des pierres le plus près d’une cible. Depuis, sa pratique s’est élargie, et à ce jour, 75 pays pratiquent la boccia dans le monde.

 

Ce sport se joue en salle, sur un terrain de 12,5 m par 6 m. Chaque joueur dispose de six balles au début de chaque manche. Il les lance ou les fait rouler le plus près possible d’une balle blanche, équivalent du cochonnet et appelée “Jack”. Les matchs en individuel ou double se disputent en quatre manches, les matchs par équipe de trois se disputent en six manches. 

Pour participer aux compétitions internationales, un handicap minimum est requis. Océane Garnier nous explique que ça doit être des handicaps assez lourds. En France, quatre catégories de handicaps ont été créées pour permettre à plus de personnes de pratiquer ce sport.

 

Une nouvelle passion

Océane Garnier, originaire de Bretagne, pratique la boccia depuis ses 6 ans. Atteinte du syndrome de Schwartz-Jampel (maladie neuromusculaire de type myotonique) qui engendre une faiblesse musculaire généralisée, ce qui l’oblige à se déplacer en fauteuil électrique et la limite dans les gestes de la vie quotidienne (avec nécessité d’une aide humaine). Scolarisée en milieu ordinaire, la pratique de sport a permis à Océane de montrer sa similarité avec ses camarades.

 

 Je voulais faire du sport comme mes copains, après l’école. Et j’avais une personne qui m’accompagnait en classe et cette dernière était ami avec une salariée du Comité départemental de boccia en Bretagne. C'était le sport le plus facile à mettre en place. Donc on s’est vite prit au jeu.

 

Dans l'Ain, elle pratique ce sport au club “Bresse handisport” anciennement appelé "Club de foot fauteuil pays du Bâgé”. Ce changement est dû au récent déménagement sur le territoire burgien. Aujourd'hui, c’est le seul club sur le département. Il y a 3 ans, quand Océane arrive sur le territoire, elle crée la section boccia au sein du club déjà existant. Elle est désormais coach dans cette discipline. 

 

J’aime l’aspect stratégique qui demande beaucoup d'entraînement. On cherche le geste parfait. J’aime aussi l’aspect confrontation dans ce sport. On doit constamment s’adapter à l’adversaire.

 

Vers ses premiers titres

 

Elle a participé à ses premiers championnats de France à l’âge de 13 ans. Puis 3 ans après, elle gagne la médaille d’or. 

 

C'est très impressionnant quel que soit son âge, mais surtout quand on a 13 ans. On rencontre des gens beaucoup plus âgés que nous.

 

En 2023, sa pathologie évolue ce qui lui permet d’être reclassé en  BC4. Elle devient alors éligible pour jouer à l’international. 

 

On a des documents médicaux à remplir. Après on a une phase de classification, où l’on a deux personnes qui testent notre handicap en fonction de certains critères. Puis ils statuent si l’on est éligible, ou non.

 

Objectif : Les Jeux paralympiques 2028

 

Océane à quatre ans pour essayer de se qualifier pour les Jeux Paralympiques de Los Angeles. Pour cela, elle doit participer et essayer de se classer au niveau international en gagnant des points pour se qualifier pour des compétitions de référence comme les championnats du monde ou d’Europe. Début octobre, elle partira en Sardaigne pour son premier championnat international. Cela lui permettra de se situer en termes de niveau. 

 

C'est un gros objectif, ça parait long 4 ans mais au final ça va passer vite. Il faudrait faire entre 2 ou 3 compétitions internationales par an, voire plus. 

 

Pour atteindre cet objectif, Océane a dû structurer ses entraînements. Elle est désormais accompagnée par une coach depuis un an, qui la suit et l’accompagne pendant ses compétitions et entraînements. Cela lui permet d’avoir une continuité. Elle a également augmenté le volume d'entraînement pour avoir plus de régularité dans son jeu.

Océane Garnier cherche des partenaires financiers indispensables pour l’acquisition d’un jeu de boccia lui permettant d’évoluer à l’international, ainsi qu’une sacoche de rangement lui permettant de prendre l’avion. Elle doit également acquérir des tenues vestiaires pour les compétitions internationales. Les déplacements nationaux et internationaux sont très onéreux et elle doit aussi financer l’accompagnement sportif.

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