Des vitraux contemporains à Notre Dame de Paris. Le projet d’Emmanuel Macron au coeur d’une polémique. Une pétition lancée dimanche 11 décembre par le fondateur de La Tribune de l’Art, Didier Rykner rassemble déjà plusieurs dizaine de milliers de signatures.
A un an de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, Emmanuel Macron a annoncé, vendredi 8 décembre 2023 que les vitraux de six des sept chapelles du bas-côté sud seraient déposés et remplacés par des vitraux contemporains. Cette annonce va dans le sens du courrier adressé début décembre par l’archevêque de Paris au chef de l’Etat.
Mgr Laurent Ulrich lui avait fait part de son souhait de voir commander une série de nouveaux vitraux, afin d’ancrer Notre-Dame de Paris dans son siècle. Mais depuis cette annonce les défenseurs du patrimoine sont vent debout. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont déjà signé la pétition lancée par Didier Rykner. Pour le fondateur de La Tribune de l’Art "cette idée de remplacer des vitraux de Violet le duc par des vitraux contemporains avait déjà été lancée après l'incendie. Elle avait été étudiée par le ministère de la culture et tout de suite rejetée par Roselyne Bachelot qui était alors ministre. Pourquoi ? Parce que ces vitraux conçus et installés par Violet le duc dans les années 1855-60 sont classés monuments historiques. Par ailleurs, ils ont été conçus comme un ensemble de vitraux figuratifs et décoratifs ."
Ce qui a survécu à l'incendie, Emmanuel Macron veut le détruire, c'est un peu étonnant."
Lors de sa visite sur le chantier de Notre Dame vendredi dernier, Emmanuel Macron a précisé que les vitraux de l’architecte français seraient exposés dans le musée, créé spécialement pour ces vitraux. Une décision "jugée absurde" par Didier Rykner. "Ce sont des vitraux décoratifs qui n'ont pas d'intérêt en eux même si on les sort de la cathédrale et en plus ils vont prendre énormément de place dans le musée ce qui va empêcher d'exposer des vraies oeuvres" explique t'il.
Pour le fondateur de la Tribune de l’Art, cette décision est d’autant plus contradictoire que la reconstruction de Notre Dame de Paris s’est jusqu’à présent faite à l’identique dans un respect scrupuleux des bâtisseurs de la cathédrale. Les signataires de la pétition contre ses vitraux contemporains se comptent par dizaines de milliers. Mais un lecteur de la Tribune de l’Art a imaginé une solution qui pourrait convenir aux défenseurs du patrimoine et permettrait de sortir de cette affaire par le haut. "Lorsque vous regardez la facade de Notre Dame", explique Didier Rykner, "à gauche se trouve la tour nord. C'est là que les pompiers sont intervenus dans un geste décisif pour éteindre le feu, éviter que les cloches ne tombent et que la cathédrale ne s'effondre."
La tour Nord de Notre Dame est un lieu très symbolique où il y a des fenêtres sans vitraux. C'est là que les vitraux contemporains pourraient être placés, cela ne poserait aucun problème
Les signataires de la pétition seront ils entendus ? Une chose est sûre Emmanuel Macron et l’archevêque de Paris souhaitent que ces vitraux contemporains soient réalisés pour porter "la marque du XXIe siècle" dans la cathédrale.
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