Sur plusieurs photos, on voit une religieuse de la congrégation Saint François-Xavier. Elle s’appelle Sœur Ann, elle est à genoux, et fait face à un mur de policiers et de soldats birmans. Cette petite sœur catholique semble supplier les forces de l’ordre de ne pas s’en prendre aux manifestants qui s’étaient rassemblés à Myitkyina, cette ville du Nord de la Birmanie. Une seconde photo la montre toujours à quelques mètres de ce barrage de policiers mais cette fois-ci, Soeur Ann est de face, les mains en l’air, le visage crispé. Un visage qui exprime à la fois, la peur et la douleur. Des sentiments qui résument des années de conflit en Birmanie. "Il y a eu des conflits ethniques qui ont marqué l’histoire de ce pays et qui sont très douloureux. Cette frayeur s’explique par cette histoire douloureuse. Ce geste de la part de cette sœur charrie beaucoup d’histoire et d’images dans la pensée des Birmans", explique Sabine Hammond, qui s’est rendue l’an dernier en Birmanie comme volontaire des missions étrangères de Paris.
Soeur Ann est un symbole de la résistance face au pouvoir birman mais aussi de l’action de ces congrégations religieuses qui œuvrent sur le terrain auprès de la population. "Elle appartient à cette congrégation des sœurs de Saint François-Xavier, implantée un peu partout en Birmanie. Leur tâche est liée à la question éducative et aussi liée à la santé", précise Sabine Hammond.
Rappelons que les catholiques représentent environ 1 % de la population en Birmanie. Le pape François a demandé la semaine dernière à la junte militaire en Birmanie de privilégier le dialogue et de mettre un terme à la répression.
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