Une unité spéciale pour détecter et prendre en charge les troubles psy chez les adolescents et jeunes adultes. "Unitéa" a été créée en 2019 au CHU de Brest, à l'Hôpital Morvan, avec une équipe plus restreinte et un accompagnement très personnalisé pour chaque jeune patient.
Dans les dédales des couloirs de l’hôpital Morvan à Brest, une petite pancarte blanche. On peut lire « Unitéa » pour Unité d’accueil et d’accompagnement des troubles émergents de l’adolescent et du jeune adulte. Le Dr Christophe Lemey, psychiatre au sein de l'unité nous y guide. "Cette unité a été créée, à partir d'un financement de l'ARS (nldr: Agence Régionale de santé) à partir d'un double constat. Le premier c'est qu'un individu pour lequel une maladie psychiatrique débute, rencontre une dizaine d'interlocuteurs tout au long de son parcours et il est parfois difficile de s'y retrouver." Le second constat insiste le psychiatre, c'est que "le début de la maladie, c'est le facteur pronostic majeur pour l'évolution de la maladie." En d'autres termes, plus le patient est pris en charge tôt plus les chances de rétablissement sont grandes.
Une des clés pour accompagner les jeunes patients d'Unitéa, c'est d'abord une équipe réduite de huit personnes, plus un chef de pôle et une référente. Psychologues, psychiatres, secrétaire, neuropsychologue mais aussi au centre du dispositif, deux "infirmières référentes case manager", "aux compétences élargies", précise le Dr Lemey. Un intitulé qui a son importance car ces infirmières n'accompagnent en effet pas les patients uniquement sur le plan purement médical. Parmi ces infirmières Anne-Lise Autret. Cela fait deux ans et demi qu'elle travaille au sein de l'unité.
"On les accompagne sur leur scolarité, leurs démarches sociales". "Tous les éléments de leur vie", abonde Bertrand Disarbois, psychologue-clinicien au sein de l'unité. Des groupes de paroles sont aussi organisés pour les patients mais aussi pour les parents.
Un suivi de trois ans pour tous les patients, une durée nécessaire pour installer une relation de confiance souligne Anne-Lise Autret.
"Un des patients que je suis par exemple, pendant un an je n'arrivais pas à le voir du tout. Au bout d'un an, il allait mieux sur le plan clinique, et maintenant tous les quinze jours il veut me voir parce que ça le rassure. Il arrive à me solliciter maintenant donc j'ai été cherché des stages avec lui."
Après trois ans d'existence, un bilan a été effectué, avec des résultats positifs. "Ce qu'on a constaté c'est une diminution très importante du recours à l'hospitalisation et une diminution, voire une absence de recours à l'isolement et à la contention", se réjouit le Dr Lemey. Avec la sensation que cet accompagnement renforcé permet aux jeunes patients de "retrouver un équilibre".
Le secrétariat de l'Unitéa est joignable au 02 29 02 00 20.
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