Le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a annoncé le 6 décembre, une expérimentation de l’uniforme à l’école publique. Un test de deux ans dans plusieurs établissements scolaires, de villes ou collectivités volontaires. Mais cette expérimentation reste très clivante avant même d’avoir commencée.
À partir de la rentrée 2024, certains établissements scolaires vont connaître un profond changement : l’arrivée de l’uniforme. Cette expérimentation est souhaitée par le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal pour deux ans, en primaire, au collège et au lycée, mais pas l’école maternelle.
Ce test ne concernera que les établissements de collectivités locales et de communes volontaires comme Perpignan, Nice, ou encore Cusset dans l’Allier, où le conseil départemental est aussi partant. « Cette mesure peut être intéressante sur certains objectifs que l’on partage : la lutte contre les inégalités sociales, la lutte contre le harcèlement scolaire, une mesure de pouvoir d’achat pour les familles ou le respect de la laïcité. Ça n’est pas la réponse à toutes les difficultés de l’école, mais pour ces raisons, c’est intéressant d’expérimenter » souligne Jean-Sébastien Laloy, maire LR de Cusset et vice-président du département. « Arrêtons d’être dans le clivage idéologique. Essayons, testons et dans un an ou dans deux ans on fera le bilan » ajoute-t-il.
Les principaux syndicats d’enseignants sont très critiques sur la mesure et ses objectifs. Du côté des chefs d’établissement beaucoup d’interrogations également. Bruno Bobckiewicz, secrétaire général du Snpden-UNSA se dit « très circonspect » au regard d’une expérimentation déjà en cours en Outre-Mer : « en Guadeloupe, à la Réunion ou à Mayotte, hormis le sentiment d’appartenance qui peut être un effet positif, cela n’apporte rien d’autre.»
«Porter le même t-shirt, ne va pas régler les relations entre élèves, c’est illusoire de le croire. Il n’y a pas, dans les établissements concernés, une amélioration du climat scolaire, ni moins de problèmes. On est sur une école fantasmée, où, parce que les élèves auraient la même tenue, cela rétablirait une pseudo-autorité perdue. » ajoute le proviseur.
L’idée n’enthousiasme pas franchement non plus les deux principales fédérations de parents d’élèves. Le président de la PEEP, Laurent Zameczkowski n’est pas opposé sur le fond à l’uniforme, mais nuance rapidement : « sur la partie appartenance, comme dans le sport, l’uniforme peut avoir certaines vertus. En revanche, nous ne voulons pas que ce soit un cache-misère pour résoudre des problèmes de discipline ou d’atteinte à la laïcité ».
Même son de cloche du côté de la FCPE. « L’enjeu n’est pas l’habit pour nous, mais le climat scolaire. Aujourd’hui, on constate qu’il y a de moins en moins d’adultes dans les établissements scolaires. Pour nous, l’argent doit aller à l’école pour recruter des enseignants, des surveillants, des infirmières. C’est aussi une condition pour lutter efficacement contre le harcèlement, par exemple » argumente Grégoire Ensel, président de la FCPE. Gabriel Attal doit préciser, d’ici les Fêtes, les contours de cette expérimentation. Elle sera ensuite soumise à une évaluation scientifique.
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