Après le débat national, c’est en local que le sujet de l’uniforme obligatoire a enflammé la sphère politique. La présidente du conseil régional des Pays de la Loire, Christelle Morançais s’est déclarée favorable à une expérimentation dans des lycées publics volontaires. Un modèle déjà testé dans certaines écoles hors contrat.
C’est une déclaration qui a fait mouche. Dans la foulée des annonces du ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, la présidente du conseil régional des Pays de la Loire, Christelle Morançais a lancé un appel aux lycées publics de la région qui seraient prêts à tester ce port de l’uniforme. Uniforme qui ressemblerait plus à une « tenue unique » avec un combo jean / t-shirt / sweat shirt.
J’étais dans un lycée à Cholet et les jeunes me l’ont dit : avec l'uniforme vous gommez toutes les inégalités sociales. Un jeune est jugé en fonction des marques qu’il peut avoir. Et puis c’est aussi une grande fierté d’afficher les couleurs de son établissement !
Un uniforme qui règlerait aussi l’autre sujet des tenues religieuses à l’école publique.
Nos écoles sont un lieu de la laïcité, y’a pas de place dans la République pour ce qui a trait à la religion. C’est un beau projet d’unité.
Le socialiste Guillaume Garot a dénoncé une « imposture », parlant « d’idéologie rétrograde ». Les écologistes, eux, ont évoqué un sujet « qui occulte les vrais problèmes ». Avis partagé par l’élue municipale PS à Angers, Silvia Camara-Tombini, qui est également professeur des écoles.
Parlons des vrais problèmes, du manque d’enseignant, de remplaçants, des effectifs trop importants dans les classes, des inégalités sociales. Le fantasme du c’était mieux avant je n’y crois pas trop...
C’est déjà le cas au cours Le Gouvernail du réseau Espérance Banlieue à Angers. Une école hors contrat qui impose l’uniforme à ses élèves. Même chose depuis deux ans au Cours Bienheureux Charles d’Autriche, là aussi, établissement hors contrat basé à Angers. Le gouvernement « réinvente l’eau tiède » pour Hugo Bony, président du conseil d’administration de l’établissement.
Bas bleu marine, haut blanc siglé « Marks & Spencer », au Cours Bienheureux Charles d’Autriche, on s’est inspiré des uniformes des établissements anglais, plus en avance dans le domaine. Côté tarifs, il faut compter, par exemple, une vingtaine d’euros pour les trois jupes.
Et Hugo Bony l’assure, les différences entre élèves ne se font pas sur d’autres critères.
Le téléphone portable n’est pas autorisé chez nous, donc ça ne se fera pas là non plus. L’uniforme, ça permet vraiment aux élèves de se rencontrer sur autre chose que le paraître. C’est une logique de sobriété dont notre société a bien besoin.
Dans l’enseignement catholique de Maine-et-Loire, sous contrat, on n’y est pas opposé. « Pourquoi ne pas le tester ? » déclare Philippe Trillot, le directeur diocésain.
Je ne sais pas si ce sera LA solution, mais si ça peut aider à consolider la relation autour de l’école et renforcer son caractère sacré, tant mieux. C’est une piste.
Un sujet que Christelle Morançais et Philippe Trillot évoqueront sans doute ensemble le 21 septembre prochain. La présidente du conseil régional des Pays de la Loire et le directeur diocésain de l’enseignement catholique de Maine-et-Loire doivent se retrouver pour l’inauguration du lycée des Buissonnets à Avrillé.
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