Jugé liberticide par les habitants de la ville, le projet de loi sur la sécurité que souhaite adopter Pékin a remis le feu aux poudres à Hong-Kong ces derniers jours.
" C'est un projet de loi sur la sécurité intérieure qui aurait dû être adopté par Hong-Kong et qui s'est toujours heurté à l'opposition. Pékin voyant que les autorités de Hong-Kong n'étaient pas capables de faire voter ce projet de loi a décidé de l'imposer, en le faisant voter par l'assemblée populaire nationale qui vient de se réunir en Chine. Ce projet de loi remet donc en cause le statut de Hong-Kong qui devait être celui d'une très grande autonomie pendant une période de 50 ans après 1997", explique Valérie Niquet, docteure en Sciences Politiques et directrice du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique.
Alors que la Chine semblait lacher du lest ces derniers mois, comment expliquer ce changement d'attitude avec l'ex colonie britannique ?
"Il y a plusieurs éléments. D'abord il y a cette crise du Covid-19. Pékin pense que le reste du monde est trop occupé par la gestion de cette crise pour s'occuper de ce qu'il se passe à Hong-Kong et c'est à mon avis un mauvais calcul, analyse Valérie Niquet. On a l'impression qu'il y a une fuite en avant du pouvoir chinois. Il réalise que l'image de la Chine est tellement dégradée que sa volonté est d'affirmer avant tout la puissance de la Chine, quelles que soient les conséquences. Pékin ne prend plus aucune précaution pour tenter de séduire l'opinion internationale "
Si cette loi est imposée par la force par Pékin, on risque d'avoir une multiplication des manifestations et une violence qui monte, provoquée par cette volonté d'imposer la fin du statut de " un pays- deux systèmes", en ne tenant pas compte des engagements internationaux qui avaient été pris en 1997.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !