Le 8 avril 1973, Pablo Picasso meurt dans sa propriété de Mougins dans les Alpes-Maritimes. De 1947 à 1955, il vit à Vallauris et devient céramiste.
On connaît tous Picasso le peintre, mais connaissez-vous Picasso le céramiste ?
"Pour madame Ramié”, une inscription gravée partout sur les seize œuvres uniques, en céramique, de Pablo Picasso, dans la première salle du musée Magnelli à Vallauris, dans les Alpes-Maritimes.
L’histoire commence par une rencontre lors de l’été 1946. Pablo Picasso est en vacances à Golfe-Juan, il assiste à une exposition organisée par la coopérative agricole Nérolium, “elle s’appelait poterie, fleur, parfum, c’était une exposition temporaire qui présentait les produits du pays” explique Céline Graziani, la directrice du musée. Picasso s’arrête devant le stand du couple Ramié. Ils ont un atelier de poterie appelé Madura à Vallauris. Suzanne Ramié est dessinatrice et devient sa professeur. Un coup de foudre aussi bien amical qu’artistique. Tous les jours, l’artiste va à l’atelier.
“Quand Picasso s’intéresse à une technique il s’y intéresse complètement. Il va par exemple, à l’usine l’Hospied à Golfe-Juan, à l’atelier qui sert à faire les couleurs en céramique pour comprendre comment cela fonctionne chimiquement et en allant se renseigner auprès des différents artisans,” raconte Céline Graziani.
Picasso devient doué rapidement, il arrive à se projeter sur les couleurs et invente de nouvelles techniques, “il faut savoir qu’en céramique les couleurs ne sont révélées qu’à la cuisson, on parle de palette muette”, explique la directrice.
Il bouleverse les codes de ce nouvel art et l’artiste, qui a quitté l’Espagne de Franco, ne l’a pas choisi au hasard : “c’est lié à son retour à la Méditerranée, à l’influence de la céramique antique, grecque et aussi, lui qui vient de s’engager au Parti communiste français à ce moment-là, il veut se positionner comme un artisan parmi les artisans, d’ailleurs c’est comme ça qu’on le décrit dans la presse,” indique madame Graziani.
Parmi ses œuvres en céramique, nombreuses sont celles qui comportent un taureau, un animal qui passionne l’artiste espagnol depuis son enfance où il allait voir avec son père les corridas à Malaga. “À Vallauris d’ailleurs, on va lui organiser des corridas. Ce sont des grands moments festifs, en son honneur,” révèle la directrice du musée.
Pour les 50 ans de sa disparition, une exposition temporaire est organisée au musée Magnelli du 6 mai au 30 octobre, “formes et métamorphoses”. Le 7 mai 2023, un spectacle de Recorte a lieu au stade des Frères Roustan à Vallauris.
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