81 % des déchets jetés dans la poubelle ordinaire n'y ont pas leur place et 63 % pourraient être revalorisés. C’est ce qui ressort d’une étude menée cet hiver par le Sittomat, le service de collecte d'ordures ménagères de Toulon.
Quelque 35 tonnes de déchets ont été analysés. D’après une étude menée cet hiver par le Sittomat (Syndicat mixte de transport et de traitement des ordures ménagères de l’aire toulonnaise et des communautés d’agglomération environnantes*), 81 % des déchets jetés dans la poubelle de tous les jours n’y ont pas leur place. Et 63 % d’entre eux pourraient être revalorisés.
Concrètement, une poubelle se compose à un tiers de déchets recyclables : emballages plastiques et cartons, boîtes de conserve ou capsules de café. De 21 % de déchets putrescibles, autrement dit de restes alimentaires qui vont se putréfier. De 11,5 % d’objets qui devraient être apportés en déchetterie, de 8 % de verre, 7 % de textiles et chaussures et 0,5 % de matières dangereuses. Au final, seuls 19 % de son contenu ont leur place dans cette notre poubelle.
Le taux d’équipement en bac de tri n’est pas suffisant
Pour Christophe Deligny, directeur du Sittomat, ces chiffres s’expliquent par deux phénomènes : "Nous sommes convaincus que, dans l’habitat collectif, le taux d’équipement en bac de tri n’est pas suffisant, notamment dans l’ancien. Et nous nous apercevons aussi que, là où le porte-à-porte ne passe pas, où nous sommes donc en apport volontaire avec des colonnes de tri, nous n’arrivons pas à mailler correctement le territoire. C’est compliqué d’implanter des points de tri, les gens n’en veulent pas devant chez eux. Donc la première chose, c'est d’améliorer le taux d’équipement des usagers. Et la deuxième, arriver à les convaincre de les utiliser".
Ainsi, 135 nouvelles colonnes seront implantées cette année en plus de 3 336 déjà existantes sur l'aire du Syndicat. De nouveaux bacs pour le textile doivent aussi voir le jour à Toulon, particulièrement où il en existe une trentaine aujourd'hui.
Cela permettra peut-être d’améliorer la collecte. Le geste de tri sera de nouveau simplifié l’an prochain sur l’aire toulonnaise avec la mise en place d’un bac unique pour l’ensemble des emballages, papiers ou cartons, conserves et capsules de café. Seul le verre restera à l’écart. Ce changement interviendra dès l’ouverture d’un centre de tri à La Farlède. Les travaux doit débuter fin avril ou début mai.
À partir d’octobre, sur la métropole TPM (Toulon Provence Méditerranée), et d’ici la fin de l’année dans les autres communautés de communes, des points d’apport volontaire seront aussi installés pour récupérer les biodéchets, comme les épluchures de fruits ou légumes.
Objectif, dans un premier temps : en collecter 10 000 tonnes sur les 50 000 acheminées aujourd’hui à l’usine de valorisation énergétique du Sittomat, implantée à La Seyne-sur-Mer. "Le problème, c’est que nous devons trouver un site de traitement, explique Gilles Vincent, maire de Saint-Mandrier (Var), vice-président de TPM et président du Sittomat. Nous sommes en recherche d’un terrain depuis deux ans pour faire du compostage. Nous avons du mal à le trouver dans une zone urbaine comme la nôtre."
Le Sittomat va également faire appel à des "ambassadeurs du tri" pour soulever les couvercles de nos poubelles et faire de la sensibilisation auprès des habitants.
*Sud Sainte Baume, Vallée du Gapeau, Porte des Maures et Golfe de Saint-Tropez
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