Sœur Véronique Margron a été réélue présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) pour un second mandat de quatre ans. Depuis la parution du rapport Sauvé, cette éditorialiste sur RCF, a été remarquée dans les médias pour sa grande empathie à l'égard des victimes d'abus sexuels dans l'Église. À charge pour elle désormais d'engager la Corref dans la mise en œuvre des préconisations de la Ciase.
Ce jeudi 18 novembre à Lourdes, Sœur Véronique Margron a été réélue présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) pour un second mandat de quatre ans. Jusqu'à présent, sa priorité depuis cinq ans a été la lutte contre la pédocriminalité dans l’Église. Avant même la publication du rapport de la Ciase, en avril dernier, six mois avant les évêques, la théologienne dominicaine avait fait reconnaître à la Corref "la responsabilité collégiale et spirituelle de l'ensemble de la vie religieuse" dans les violences sexuelles.
Lors de la remise du rapport Sauvé, Véronique Margron avait eu des mots forts, n'hésitant pas à dénoncer "la banalité du mal" entretenue au sein de l’Église, d'après le concept d'Hannah Arendt développé dans son livre "Eichmann à Jérusalem : Rapport sur la banalité du mal" (1963). Depuis la parution du rapport de la Ciase, cette éditorialiste sur RCF, a été remarquée dans les médias pour sa grande empathie à l'égard des victimes.
Véronique Margron engage désormais la Corref dans la mise en œuvre des préconisations de la Ciase. Avec d’abord une commission indépendante de reconnaissance et de réparation pour permettre aux victimes d’avoir accès à une justice restaurative. Il s’agit d’une médiation entre les communautés religieuses et les victimes. Une démarche individualisée, au cas par cas, en plusieurs étapes, qui passe par la reconnaissance du crime, avant une éventuelle réparation financière.
La Corref devra en particulier se confronter à la réalité des agressions sexuelles sur des religieuses. Des crimes longtemps tus, suscités par le confinement des communautés monastiques. Réunis à Lourdes du 16 au 19 novembre pour leur assemblée générale, les 300 supérieurs majeurs, responsables des congrégations, monastères, sociétés de vie apostolique présents à Lourdes doivent affronter d’autres questions soulevées par le rapport Sauvé sur l’accompagnement spirituel, la formation des novices, les charismes.
Un immense travail attend donc Véronique Margron, pour qui "la place de la vie religieuse c’est d’être dans un partage d’humanité". Cette religieuse dominicaine et théologienne moraliste de 63 ans dit se ressourcer en lisant la Bible et tout particulièrement le Livre de Job, "son compagnon d’infortune". Auprès de cette célèbre figure biblique, image du malheureux qui crie vers Dieu sa souffrance, la religieuse trouve "une immense force au milieu de la fragilité de la douleur et du chagrin".
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