Marseille
Les Arméniens et leur diaspora commémorent aujourd’hui le génocide arménien perpétré il y a 109 ans par l’empire ottoman turc. Hasard du calendrier, cet anniversaire survient au moment où un accord de paix se profile entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Après plusieurs années de conflit, ce feu vert résonne comme une lueur d’espoir pour l’ensemble des populations de la région.
Une journée historique dans le Caucase. Les deux Etats rivaux de la région s’apprêtent à signer un traité de paix et doivent entamer la délimitation de leur frontière commune. Cela faisait plusieurs mois que les deux Etats rivaux clamaient leur souhait de signer cet accord pour régler leurs différends. Cependant, les incidents armés qui rythment la région ces derniers mois avaient compliqué et retardé les pourparlers.
Fait presque inédit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan : l’accord est, semble-t-il, signé sans médiateurs extérieurs. Jusqu’à maintenant, les Etats-Unis, l’Union européenne, et même la Russie avaient tenté de jouer un rôle dans la signature d’un potentiel accord sur les frontières territoriales. Finalement, aucune supervision extérieure n’est finalement venue s’installer à la table des négociations entre Erevan et Bakou.
Cependant, le Kazakhstan pourrait faire office de médiateur dans ces pourparlers, afin d’aider les deux pays à s’accorder sur leur nouvelle frontière.
Cette entente inédite entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie semble avoir bel et bien débuté. Mardi 23 avril, les deux pays ont commencé la délimitation de leur frontière commune sur la base de cartes datant de l’époque soviétique, alors que quatre villages étaient notamment rendus à l’Azerbaïdjan la semaine dernière. Une étape importante franchie alors que ces questions territoriales donnent régulièrement lieu à plusieurs guerres ces dernières années, notamment lors de l’offensive éclair sur l’enclave arménienne du Haut-Karabakh, annexée par l'Azerbaïdjan en septembre 2023.
Cependant, malgré cet accord historique et cette redéfinition des frontières entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, tout ne semble pour autant pas totalement réglé. Plusieurs manifestations ont éclaté en Arménie ces dernières heures. Les populations arméniennes vivant à la frontière craignent d’être isolées, et s’interrogent : “quid de leurs maisons si elles se retrouvent sous le contrôle de l’Azerbaïdjan ?” Face aux inquiétudes, Erevan assure que le transfert de toute partie de son territoire est exclu.
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