Six otages ont été retrouvés morts dimanche 1er septembre dans un tunnel de la bande de Gaza, provoquant une vive émotion au sein de la société civile israélienne. Celle-ci s’est rassemblée massivement pour réclamer la libération des 97 otages restants. La tension monte encore d’un cran dans la région, près de onze mois après l'attentat du 7 octobre. Vincent Lemire, historien et auteur du livre Israël / Palestine : anatomie d’un conflit, analyse la situation.
La société civile israélienne, la communauté internationale, ainsi que le président américain Joe Biden, exercent une pression croissante sur le Premier ministre israélien pour qu'il trouve un accord et mette fin au conflit qui l'oppose au Hamas depuis le 7 octobre dernier. Vincent Lemire nous éclaire sur les points de blocage qui empêchent la résolution de ce conflit.
Le contrat de protection, qui lie tout État à sa population, est central dans l’histoire israélienne, explique Vincent Lemire. "Il est fondateur : la protection des juifs de la diaspora menacés par l’antisémitisme est la justification même de la création de cet État." Plus de 500 000 Israéliens sont descendus dans la rue ce dimanche pour exiger le retour des 97 otages restants et le respect par le Premier ministre israélien du contrat minimum de protection entre un État et ses citoyens.
La protection des juifs de la diaspora menacés par l’antisémitisme est la justification même de la création de cet État.
Les partis ultra-orthodoxes exercent également une forte pression. Selon Vincent Lemire, dans la culture juive, la question des captifs est cruciale, ils doivent toujours être libérés. Cela est explicité dans le Talmud, principal recueil des commentaires de la Torah, sur des dizaines de pages.
L’auteur souligne que le Hamas n’a pas le même rapport à sa population qu’Israël. "Les 40 000 morts à Gaza servent le mouvement terroriste, qui en sort renforcé auprès de la communauté internationale." Le gouvernement israélien, démocratiquement élu, doit protéger sa population. Mais aujourd’hui, le blocage vient de Benyamin Netanyahou, qui a introduit une nouvelle clause dans les accords qui étaient plus ou moins acceptés en mai et juin, empêchant ainsi le Hamas de les accepter ", souligne Vincent Lemire.
Le blocage vient de Benyamin Netanyahou, qui a introduit une nouvelle clause dans les accords qui étaient plus ou moins acceptés en mai et juin, empêchant ainsi le Hamas de les accepter.
Le ministre israélien de la Sécurité nationale a récemment annoncé la fin du statu quo de 1967 sur l’esplanade des mosquées, instauré après la construction du mur des Lamentations par les Israéliens. Ce lieu de tension entre judaïsme et islam est donc de nouveau au centre des préoccupations. Vincent Lemire rappelle que "la solution des deux esplanades faisait partie du statu quo israélien que la communauté internationale demande à Israël de respecter."
La solution des deux esplanades faisait partie du statu quo israélien que la communauté internationale demande à Israël de respecter.
Chaque année, près de 50 000 colons israéliens se rendent sur l’esplanade pour prier, ce qui provoque une montée des tensions dans la région.
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