À l’appel de l’association des maires de France, Joaquim Pueyo a organisé un rassemblement citoyen, lundi 3 juillet, devant l’hôtel de ville d’Alençon. Le maire a sollicité les 80 personnes présentes de se dresser contre la violence des émeutes.
Quand est-ce que ça va s’arrêter ? Les émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel à Nanterre ont atteint un pic de violence avec l’attaque du domicile du maire de la commune de l’Haÿ-les-Roses. En réponse à cette tentative d’assisanat, l'association des maires de France (AMF), appelait toute les communes de France à des rassemblements citoyens ce lundi 3 juillet. À Alençon, ils étaient 80 à avoir répondu à l’appel de leur maire.
Joaquim Pueyo relaie les mots de l’AMF pendant sept minutes pour demander le retour de l’ordre. « La mort du jeune Nahel a fait débuter un cycle de violence inouï et a transformé l'émotion en délinquance de droit commun », juge l’édile. Le ton est solennel.
Joaquim Pueyo a rappelé toutes les dégradations dans la ville depuis six jours : « La salle de l'association Tutélaire des Majeurs Protégés de l'Orne a été incendiée, de nombreux véhicules ont été brûlés, et plusieurs magasins ont subi une tentative d'effraction. » Après la lecture du texte, une Marseillaise est entamée d’un ton grave.
Joaquim Pueyo peine à comprendre pourquoi des jeunes dans le quartier de Perseigne se soulèvent : « On fait du bon travail quand on met des médiateurs sociaux ou des centres culturels dans le quartier Perseigne. On n'a jamais autant investi dans les quartiers. » L’édile dénonce une minorité d’individus qui prend en otage la majorité des habitants qui « respectent les règles républicaines ».
Pas un mot du discours n’est porté sur l’attitude des forces de l’ordre. La relation entre policiers et jeunes des quartiers populaires est pourtant au cœur de la colère manifestée par ces émeutiers. Les violences ont commencé après la mort à Nanterre du jeune Nahel M. à la suite d'un refus d'obtempérer. « Il y a des problèmes entre certains jeunes qui ne veulent pas respecter la loi et la police, estime le maire d’Alençon. Quand on se fait interpeller on s'arrête. S’ils ne s’arrêtent pas, il y a souvent des débordements. » Même son de cloche du côté de la députée socialiste de l’Orne, Chantal Jourdan, présente au rassemblement : « Je ne veux pas tomber dans le cliché de la police qui fait mal son travail. »
Les personnes présentes sur place adoptent le même langage. Ce sont les séniors de la ville qui ont répondu à l’appel du maire d’Alençon. « Je suis bouleversée, confie Marie-Hélène Esnault, 76 ans. C’est inadmissible ce qui se passe. » De son côté, Alain Hagapi, 76 ans, est venu pour « qu’on respecte la démocratie » et regrette que les parents ne surveillent pas leurs adolescents.
Tous redoutent une nouvelle nuit d’émeute dans la ville.
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