Quelques jours après son discours remarqué lors de la cérémonie des Césars, c’est devant le Sénat que Judith Godrèche a pris la parole ce jeudi 29 janvier. Devenue porte-parole des victimes de violences sexuelles et sexistes dans le cinéma, elle a demandé aux sénateurs et sénatrices de prendre part à ce combat.
Voilà plusieurs semaines que l’actrice Judith Godrèche répète son histoire et raconte les abus commis par deux réalisateurs (Benoît Jacquot et Jacques Doillon), dont elle a été victime. Après un discours devant la "grande famille du cinéma" vendredi 23 février, c’est devant la délégation aux droits des femmes du Sénat, que l’actrice s’est exprimé.
Pour la sénatrice centriste Dominique Vérien, il était important d’entendre son témoignage, afin de pouvoir agir. "Elle ne se contente pas de raconter son histoire mais de raconter des choses qui se passent encore de nos jours sur les tournages", affirmait-elle la veille, à notre micro. Ce moment d’échange était pour elle l’occasion de saisir "chaque petit pas [qui ] nous amène vers plus de liberté, pour les femmes et pour les enfants, et vers plus de protection".
Comme elle se l’est promis, Judith Godrèche essaie d’apporter à son témoignage des suggestions, des demandes concrètes pour faire avancer ce combat contre les violences sexistes et sexuels dans le milieu du cinéma, mais pas seulement.
"Je vous demande de m’aider", a-t-elle lancé aux sénatrices et sénateurs autour de la table. Elle réclame pour cela, la constitution d’une "commission d’enquête contre les violences sexuelles et sexistes dans le milieu du cinéma". L’actrice insiste également sur l’importance de ne pas laisser seul un mineur sur un tournage, d’instaurer "un système de contrôle plus efficace" et "d’imposer un référent neutre sur les tournages".
Il faut saisir chaque petit pas qui nous amène vers plus de liberté pour les femmes et les enfants
Mercredi 28 février, à la veille de la prise de parole de l’actrice, la sénatrice Dominique Vérien se disait prête à faire évoluer la loi, et notamment la dernière ne date, la loi Billon. Adoptée en 2021, elle établit un seuil d’âge de non-consentement à 15 ans. "Notre rôle de législateur, c'est de pouvoir modifiée la loi si elle doit être changée", affirmait la sénatrice de l'Yonne.
L’actrice a également profité d’avoir la parole pour apporter son soutien au juge Edouard Durand, après son éviction courant décembre de la Ciivise, la Commission indépendante contre l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants. "Serait-il possible que les sénateurs, les lois, le gouvernement donne la chance à Edouard Durand d’accomplir son destin héroïque de son vivant ?", a-t-elle demandé, alors que la pérennité de l’instance est plus qu’incertaine depuis.
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