Visite du pape François à Bahreïn : un voyage sous le signe du dialogue interreligieux
La récente visite du pape François au Bahreïn ne surprend pas au regard des ambitions de dialogue interreligieux qu'il avait en arrivant au Vatican. François Euvé, rédacteur en chef de la Revue Etudes et François Ernenwein, rédacteur en chef à La Croix, étaient à l’antenne pour en parler.
Vatican Media / Hans Lucas. Pendant son voyage en avion, le pape a affirmé avoir très mal au genou.Un 39e voyage apostolique placé sous le signe du dialogue interreligieux
Le Bahreïn a accueilli hier jeudi 3 novembre le pape François. Ce royaume applique la charia en garantissant une liberté de culte aux autres religions. Il vient pour rencontrer la petite communauté catholique immergée dans le pays, et c'est la deuxième fois qu'il se rend dans un pays du Golfe. Il y a trois ans, ce sont les Émirats Arabes Unis qui avaient reçu le Saint-Père. À Bahreïn, le pape clôturera le forum pour le dialogue entre Orient et Occident, s’entretiendra avec le roi Hamad ben Issa Al Khalifa, avec le conseil des sages musulmans et avec le grand imam Al-Tayeb. C'est avec lui qu'il avait signé le Document pour la fraternité humaine à Abou Dhabi en février 2019.
Placée sous l'égide du dialogue interreligieux, le pape compte pendant sa visite faire passer quelques messages. Dans son premier discours aux représentants de la société civile, il a salué la "variété ethnique et culturelle, dans la coexistence pacifique et dans le traditionnel sens de l’accueil de la population de Bahreïn… Une diversité non uniformisée, mais inclusive". François Euvé salue le "vrai désir de dialogue avec l'Islam", mais souligne le risque de récupération par des régimes politiques aux valeurs parfois anti-démocratiques et contraires aux des droits de l'homme. François Ernenwein rappelle le rôle diplomatique du Pape et l'engagement clair qui traverse son discours.
Le rédacteur en chef de la Revue Etudes note que le Pape a "toujours fait le choix des périphéries". Certains s’offusquent que le Saint-Père se rende dans un pays où la peine de mort est encore légale alors qu'il n'est pas encore venu en France. À cela, on peut répondre que ce n'est pas surprenant : François est d'origine jésuite et a toujours affirmé ses ambitions missionnaires, toujours "portées à l'extérieur plus qu'à l'intérieur". Par ce voyage, le représentant de l'Église catholique affirme une fois de plus la dimension universelle de l'institution.
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