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Vœu des Échevins : Jean-Michel Aulas est « fier de représenter les Lyonnais à Fourvière »

Un article rédigé par Jean-Baptiste Cocagne - RCF Lyon, le 7 septembre 2023 - Modifié le 8 septembre 2023
Tempo · Le podcast d'actualité de RCF LyonJean-Michel Aulas au Vœu des Échevins : « Fier de représenter les Lyonnais »

Président de l'Olympique Lyonnais pendant 36 ans, entrepreneur à succès avec son entreprise Cegid, Jean-Michel Aulas a été choisi pour représenter les Lyonnais ce vendredi 8 septembre à Fourvière pour le renouvellement du Vœu des Echevins. Interview exclusive à quelques heures de l'événement au micro de RCF Lyon.

Jean-Michel Aulas - © RCF Lyon septembre 2023Jean-Michel Aulas - © RCF Lyon septembre 2023

Il est l'un des visages les plus connus du monde économique lyonnais : Jean-Michel Aulas a été choisi par la Fondation Fourvière pour représenter les habitants de la ville lors d'une tradition locale ce vendredi 8 septembre : le renouvellement du Vœu des Échevins à la basilique Notre-Dame de Fourvière.

L'entrepreneur, fondateur de Cegid et ancien président de l'Olympique Lyonnais, sera chargé de remettre une médaille à l'archevêque Mgr Olivier de Germay, dans le respect d'une promesse héritée du XVIIe siècle de remercier la Vierge d'avoir protégé Lyon à l'époque d'une nouvelle épidémie de peste. 

 

À quelques heures de la célébration, Jean-Michel Aulas a accepté de répondre aux questions de RCF Lyon.

 

RCF Lyon : Pourquoi avoir accepté cette proposition de la Fondation Fourvière de participer au Vœu des Échevins cette année ?

Jean-Michel Aulas : Je pense qu’être entrepreneur, comme je le suis depuis des années (il y a eu Cegid mais aussi beaucoup d’autres entreprises, un certain nombre d’initiatives en France, mais aussi à l’étranger), c’est se tourner vers une vision généreuse du développement individuel et du développement collectif. Avec cette cérémonie, avoir cette possibilité de pouvoir remettre ce symbole, c’est pour moi un peu comme quand on crée un certain nombre d’entreprises où on essaie d’apporter une forme de générosité à ceux qui vont y travailler. Par rapport à l’Histoire, c’est aussi faire en sorte de renouveler ce que les entrepreneurs lyonnais peuvent apporter à la société dans une forme de collaboration, de comportement, qui est aussi une raison d’être chez moi depuis toujours.


Au-delà de l’exemple que vous incarnez, vous écrivez dans votre autobiographie parue en début d'année (Chaque jour se réinventer, Stock), qu'« un entrepreneur a le devoir de transmettre ». Qu'allez-vous chercher à faire passer comme message ce soir ?

Un message de générosité et de transmission, de partage collectif. Une entreprise, comme la société, doit faire en sorte d’apporter, à ceux qui souhaitent les recueillir, ces ingrédients qui vont permettre de bien se comporter, mais aussi de saisir les opportunités de développement et de montrer que l’un n’est pas opposé à l’autre, bien au contraire.

 

L’idée est aussi de dire « il faut croire en ses rêves », en quelque sorte le fil rouge de votre vie ?

Oui, croire en ses rêves, faire en sorte d’imaginer l’avenir tel qu’on souhaiterait qu’il soit. Il faut oser, et permettre d’oser dans l’entreprise. C’est aussi permettre d’oser dans la générosité de ces actions, que l’on retrouve dans la foi.

 

Représenter les Lyonnais à Fourvière est une vraie responsabilité. Êtes-vous familier avec cette tradition du Vœu des Échevins à Lyon ?

Familier, pas directement car je n’y ai jamais participé physiquement. Par contre je l’ai suivie évidemment chaque année. J’ai fait en sorte aussi d’interroger ceux qui y participaient. Gérard Collomb [ancien maire de Lyon] m’en a beaucoup parlé dernièrement. C’est vrai que c’est une fierté de pouvoir être à Fourvière ce soir.
 

Vous avez été placé sous le feu des projecteurs ces derniers jours pour votre conflit ouvert avec le nouveau propriétaire de l'OL John Textor. Dans ce contexte, est-ce que cette participation au Vœu des Échevins, placé cette année sous le thème de la fraternité, a un sens spécial pour vous ?

Elle a toujours un sens spécial. Évidemment, le fait d’avoir été choisi donne un certain nombre de réponses à ceux qui peuvent se poser des questions. Mais c’est vrai que j’ai toujours fait en sorte de développer des entreprises, pour les jeunes et pour avoir un rêve : réussir sa vie, réussir sa vie entrepreneuriale, mais aussi réussir sa vie d’homme. C’est vrai que le témoignage d’aujourd’hui vient aussi apporter des réponses. Dans la vie, il n’y a pas que l’argent, que la relation de business, il y aussi toute cette vie collective dont j’essaie de témoigner aujourd’hui. 


Pour vous, ancien handballeur, chef d’entreprise et président d’un club sportif, est que la fraternité [thème du Vœu des Échevins cette année] est une notion qui résonne particulièrement ?
 
Oui, le collectif est évidemment en lien avec la fraternité. Il ne vous a pas échappé que depuis 2004, j’ai essayé de donner au football féminin ses lettres de noblesse. J’étais en Australie avec l’équipe de France pour la Coupe du monde, pour faire en sorte de montrer que dans cette générosité, on doit reconnaître tous ceux qui y ont droit. Le développement, entre autres, du football féminin, au même niveau d’une parité exemplaire avec le football masculin, est là aussi pour attester que les valeurs peuvent rester tout à fait identiques, la base et le fondement de ce que l’on essaie de réaliser. 


Vous écrivez dans votre autobiographie : « Je suis parfois excessif, j'ai conscience de pouvoir agacer. (...) C'est ainsi et j'ai décidé de faire avec cette hypermédiatisation. Quitte à ce que l'image que je renvoie de moi ne corresponde qu'imparfaitement à la réalité ». Quelle image de vous souhaitez-vous renvoyer ce soir à Fourvière ?

Ce soir, j’ai envie de renvoyer l’image de ce que je suis véritablement : quelqu’un qui a construit pour les autres et avec les autres, une espérance, de réaliser quelque chose d’apaisé, non seulement sur le plan du développement des affaires, mais sur le plan de la famille, sur le plan de la relation entre tous les êtres. Ça vient donc au bon moment pour montrer qu’il n’y a pas que ce qui se passe dans les médias, il y a aussi de belles choses et des choses tout à fait harmonieuses.


Quel est votre rapport avec la religion catholique ?

Un rapport historique. Mes parents n’étaient pas pratiquants. Au gré des relations de la vie de tous les jours, je me suis mis à apprécier cette façon de se comporter. Je ne pratique pas tous les jours, évidemment, mais je suis tout à fait à l’écoute. Dans mon environnement familial, j’ai tous les jours à apporter, en particulier avec de jeunes enfants, les témoignages de cette fraternité. C’est une belle rencontre, qui vient un peu à la fin d’une histoire qui est différente, et qui me permet d’évaluer les choses de manière positive aujourd’hui.

    
Une question plus personnelle pour terminer. Vous avez perdu votre mère à l'âge de 28 ans, en 1977, un départ très douloureux et un événement qui vous a marqué pour toujours. Vous le racontez dans votre livre, que vous avez d'ailleurs dédicacé à votre mère justement. Elle aura une présence particulière dans vos pensées ce soir, de voir son fils représenter les Lyonnais à Fourvière ?

Oui, c’est évidemment aussi une forme de reconnaissance. Je l’ai fait toute ma vie dans la création d’entreprise et ce soir, ma mère et toute une famille seront à Fourvière pour comprendre que ce qu’il y a au fond de mon cœur est une éternelle reconnaissance à ceux qui m’ont éduqué et qui avaient les valeurs que j’essaierai de représenter ce soir. Mais ma mère sera évidemment présente de manière encore plus intense que d’habitude.
 

> Le Vœu des Échevins à suivre en direct sur RCF Lyon dès 17h
 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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