Pourquoi dit-on que la curiosité est un vilain défaut ? Il semble au contraire que c’est une belle qualité et même une vertu à cultiver ! Garder toujours intacte cette soif d’apprendre permet de développer un état d'esprit positif. Article écrit en partenariat avec AG2R La Mondiale.
C’est souvent aux enfants indiscrets que l’on répète ce proverbe : "La curiosité est un vilain défaut". Proverbe qui pourrait s'inspirer de mythes anciens. Par exemple, celui de Pandore. Cette femme de la mythologie grecque, la première humaine, a ouvert la fameuse boîte interdite et libéré ainsi tous les maux de la terre.
Dans le mythe d’Adam et Ève, il est aussi question d’une dangereuse curiosité. Le Livre de la Genèse raconte comment le serpent a attisé la curiosité de la première femme : "Le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal." (Gn 3, 5)
C’est donc par curiosité qu’Ève aurait désobéi à Dieu et mangé du fruit défendu, geste à l’origine du péché originel. Si ces deux récits de création évoquent la transgression d’un interdit, c’est bien parce qu’il n’y a rien de plus humain que le désir de savoir. C’est même selon Hobbes ce qui nous différencie de l’animal !
Il y a dans le désir de comprendre le monde quelque chose de l’ordre de l’élan vital. Les grandes traditions religieuses et philosophiques, célèbrent le questionnement comme étant le point de départ de la vie spirituelle.
Apprendre et vouloir apprendre c’est, comme le sage, faire l’expérience de sa pauvreté intérieure : plus se questionne, plus on apprend et plus on découvre tout ce que l’on ne sait pas ! Le philosophe ce n’est pas celui qui sait mais celui qui aime savoir, d’après l’étymologie grecque du mot - "philéo" veut dire aimer et "sophia" désigne la sagesse.
Parfois on s’émerveille devant un petit enfant qui observe attentivement ses mains, une fleur, un animal… Comme s’il les voyait pour la première fois, comme si tout était nouveau ! Mais est-ce réservé aux enfants ? Suis-je moi-même comme j’étais hier et comme je serai demain ? Et si on se demandait : Qu’y a-t-il de nouveau autour de moi ? Être constamment dans la posture de quelqu’un qui va apprendre, cela rend heureux !
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Dans la Bible, c’est après avoir écouté et regardé les hommes que Dieu se révèle à eux. "J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances." (Ex 3, 7). Voir et écouter, c’est s’approcher du réel et se donner une chance de rejoindre l’autre. C’est le premier pas vers la fraternité.
Aujourd’hui, sous l’effet d’internet et des réseaux sociaux, nous vivons dans une "culture du clash" disent les observateurs. Les algorithmes encouragent la polémique et ne nous aident pas à nuancer les propos. Comme le dit Albert Camus, "nous étouffons parmi des gens qui pensent avoir absolument raison" !
Or, apprendre c’est admettre la contradiction et constater que tout est toujours beaucoup plus complexe qu’on ne le croit... Il faut de l’empathie pour tenter de comprendre le point de vue des autres. Et, comme le dit l’essayiste Jean Birnbaum, du courage pour préférer la nuance.
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