Pourquoi investir dans la petite enfance ?
En partenariat avec 1001mots
En partenariat avec 1001mots
Certains parents de double culture hésitent sur la langue qu’ils vont parler avec leur bébé. Je vais vous parler de deux mamans qui ont chacune une double culture. Elles parlent français avec leur bébé. Mais elles ont aussi la possibilité de lui parler une autre langue, parce qu’elles ont des origines étrangères. L’une vit cette double culture comme une fierté. Mais l’autre la vit plutôt comme une difficulté.
La première s’appelle Faeza, elle est d’origine pakistanaise, comme son mari. Faeza est née en France et le français est sa langue maternelle. Mais elle se sent partie intégrante de la diaspora pakistanaise en France. Elle raconte comme une épopée l’histoire de son père : il était commerçant, il a quitté très jeune le Pakistan, il a mis deux ans à arriver en France en faisant des milliers de kilomètres à pied. Sa langue était le pendjabi : une langue que Faeza parle parfaitement.
La seconde s’appelle Géraldine et elle a grandi en Côte d’Ivoire. Mais elle a dû s’exiler à cause de la guerre civile. C’est en France qu’elle a eu son fils unique. Sa langue maternelle est le baoulé, l’une des principales langues parlées en Côte d’Ivoire.
Faeza parle surtout le pendjabi avec son bébé. En fait ils vont parfois au Pakistan en vacances : Faeza veut que ses enfants puissent bien communiquer avec sa famille qui est là-bas. Et puis elle est fière de sa double culture franco-pakistanaise. Le pendjabi, c’est une langue parlée par 100 millions de personnes !
En revanche Géraldine a un peu essayé de parler le baoulé à son fils de 2 ans, mais elle n’est pas à l’aise. Elle m’a raconté que quand elle dit un mot en baoulé à son fils, souvent elle a
l’impression que ça le fait rigoler. Elle se dit peut-être que cette langue ne sera pas utile à son fils. Alors elle parle surtout en français avec son fils, et ce n’est pas évident pour elle. Elle parle bien le français, mais ce n’est pas sa langue maternelle. Donc elle communique avec son fils dans une langue où elle n’est pas
parfaitement à l’aise. Forcément, c’est un peu plus compliqué.
Que retenir comme message de ces deux histoires ?Beaucoup de parents vivent leur double culture comme une fierté : ils veulent transmettre à leurs enfants la langue de leurs origines. Mais parfois, avec notre association 1001mots, nous voyons des parents immigrés qui se forcent à parler français à leur bébé. Alors dans ce cas, nous les encourageons à choisir la langue avec laquelle ils seront vraiment à l’aise. Et toute la société pourrait aider ces parents, en faisant un effort pour ne pas dévaloriser ces langues minoritaires.
Chaque semaine, retrouvez Florent de Bodman ou Nathalie Encinas pour décrypter l'actualité touchant à la petite enfance et relayer les actions de 1001mots.
Chaque semaine, retrouvez Florent de Bodman ou Nathalie Encinas pour décrypter l'actualité touchant à la petite enfance et relayer les actions de 1001mots.
Florent de Bodman est le cofondateur de l’association 1001mots et l'auteur de l’essai "À portée de mots" (éd. Autrement, 2021).
Nathalie Encinas, puéricultrice, est la directrice d’un service petite enfance dans l’Essonne, administratrice de l’association 1001mots.
Avec le soutien de la Fondation d'Entreprise Groupe ADP.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
En partenariat avec FONDATION D'ENTREPRISE DU GROUPE ADP
En partenariat avec 1001mots
En partenariat avec 1001mots
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !