Bébé s'est annoncé. Mais comment allez-vous l'appeler ? Un choix pas toujours évident. Quelles sont donc les tendances, les conseils et les pièges éventuels à éviter ? Des pistes avec Julie Milbin, journaliste spécialisée, auteure du "Nouveau guide des prénoms 2024" paru aux éditions Solar
"Moi, je m’appelle Paul. J’aime bien parce que c’est facile à écrire. Moi, c’est Léonie, parce que j’avais un grand-père qui s’appelait Léon. Moi, c’est Taïna et j'en suis fière, parce qu'il n’y en a pas beaucoup en France !" Courts ou longs, tradition familiale ou rareté, les influences sont multiples pour choisir un prénom. Toutes sont-elles bonnes ? Décryptage au dessus du berceau !
Un prénom, ça ne se choisit pas à la légère, en pointant au hasard dans le calendrier. C’est la conviction de Julie Milbin, auteure de ce guide comprenant près de dix mille références. "Il faut penser à son enfant une fois qu’il va grandir, lorsqu’il sera à l’école et qu’il devra l’écrire. Surtout, voir la façon qu’il aura de se l’approprier. Ça inscrit quelqu’un dans un chemin de vie.", explique la journaliste.
Mais comment choisir ? Il y a d’abord la tradition familiale, les "prénoms souvenirs" en hommage à un proche qui a beaucoup compté. "Ils sont en train de redevenir tendance, car ils ont un coté valeur refuge." analyse Julie Milbin. Mais l’héritage peut être lourd à à porter. Le cas d’un arrière-grand-père prestigieux ou d’un enfant mort prématurément à qui on donne le prénom à son nouveau-né. "Il faut alors le justifier, l’expliquer à son enfant et le tourner vers l’amour" conseille la journaliste.
Autres critères : les influences géographiques, régionales comme pour les bretons, basques ou provençaux, mais aussi d’autres pays. L’exemple de la petite Olivia, prénommée ainsi pour ses origines à la fois italiennes et anglaises. "Cela apporte des racines et de la culture dans la culture." estime Julie Milbin.
Par contre, se méfier des effets de mode, à savoir les prénoms issus de stars du show biz ou des séries télé. Au moment de la sortie de Games of Thrones , on a ainsi vu apparaitre des Daenerys , l’une des héroïnes… au prénom totalement inventé. "Cela reste toujours un critère chez certaines catégories de la population. Mais le risque, c’est que ça se démode très vite." prévient Julie Milbin.
Faut-il alors chercher l’originalité, à tout prix pour que son enfant reste unique ? Pas forcément une bonne idée, selon l’experte. « l’enfant devra sans cesse épeler, voire expliquer son prénom ». Avec un risque aussi de souffrir de solitude. Ce que confirme Catherine Marchi, coach parental ayant préfacé l’ouvrage. "Les prénoms familiers rassurent et on a plus de facilité à sympathiser quand on est en terrain de connaissance."
Rappelons enfin que si la loi du 8 janvier 93 autorise la liberté de choix, l’officier d’Etat civil peut toujours saisir la justice, si le prénom est jugé grossier, risible ou en référence à un personnage déconsidéré. Attention donc aux "Courgette", "Spatule", "Djihad" ou autres "Adolphe"… !
Reste qu’un prénom, ça se choisit à deux. Et l’accord peut être difficile à trouver. Le conseil de Julie Milbin : établir une short-list de cinq propositions, la tester, demander éventuellement l’avis de l’entourage. Et trancher. Quitte à faire un compromis d’un enfant à l’autre. "Généralement, ce sont les mamans qui choisissent pour les filles et les papas pour les garçons. Mais cela doit rester un acte d’amour dans le couple." estime l’auteure.
Cela dit, quelle est la grande tendance aujourd’hui ? "Les prénoms courts !" affirme Julie Milbin, car ils ont plusieurs atouts : leur facilité à s’écrire, un jeu syllabique et leur sonorité musicale. "A" pour les filles, comme Emma, Lola ou Léa. "O" pour les garçons, le cas d’Enzo, Léo ou Timéo. "Ils amènent de la rondeur et de la douceur. De vrais prénoms doudou !" sourit Julie Milbin.
Mais quels sont les prénoms les plus donnés en 2023 ? En tête, Gabriel pour les garçons et Jade pour les filles. Soit un ange et une pierre précieuse. Des vertus à confirmer dans les années qui viennent, même si ce n’est pas le prénom qui décide de tout !
Pour aller plus loin :
"Le nouveau guide des prénoms 2024" de Julie Milbin, éditions Solar
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