Anne-Gaël Guiol de la Fondation Falret nous parle explique les différences entre le handicap mental et psychique.
Folie ordinaire, agir pour notre santé mentale, une chronique à écouter chaque lundi sur RCF.
Il existe une grande diversité de handicaps : certains sont visibles et beaucoup sont invisibles. Ils peuvent être mentaux, cognitifs, moteurs, auditifs, consécutifs à des maladies. 57 % des personnes handicapées en France cumulent d’ailleurs plusieurs handicaps. Concernant le handicap psychique, il a longtemps été amalgamé au handicap mental. C’est pour cela qu’il y a souvent confusion. Le handicap psychique représente près de 10% des handicaps en France. Sa reconnaissance est arrivée très tardivement, en 2005. C’est la loi pour l’égalité des droits et des chances qui a inscrit que les troubles psychiques peuvent être à l’origine d’un handicap, et elle a ainsi établi la différence avec le handicap mental.
Le handicap mental est la conséquence d’une déficience intellectuelle. Le handicap psychique comme je le disais précédemment est la résultante de troubles psychiques comme les troubles dépressifs, anxieux, bipolaires ou des troubles schizophréniques par exemple, qui peuvent provoquer une altération de l’humeur, des pensées, du comportement. Il n’y a pas de limitation des facultés intellectuelles mais il y a parfois un impact des troubles sur le plan cognitif qui peut se traduire par des difficultés de concentration, une accélération ou un ralentissement de la pensée ou des troubles de la mémoire.
Les personnes connaissent des répercussions de leurs troubles sur le plan comportemental, adaptatif et émotionnel plus ou moins sévères et longues. Parfois, les troubles entravent de façon significative le champ d’action d’un individu. La personne voit donc son autonomie affectée, elle se trouve « empêchée » dans différentes sphères de sa vie. Elle peut alors bénéficier d’une reconnaissance de handicap lorsque la pathologie a été diagnostiquée. C’est la Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées au sein des maisons départementales du Handicap – les MdpH- qui évalue et décide de ces droits.
La personne est en situation de handicap. Tout d’abord parce qu’une situation peut évoluer dans le temps. Et puis le handicap n’est pas une identité. Chaque personne est avant tout un être unique, singulier, inclassable. En mentionnant la situation de handicap, je mets aussi l’accent sur le fait que c’est notre société qui n’est pas suffisamment adaptée aux personnes concernées. La Loi du 11 février 2005 sur le handicap reconnait d’ailleurs que la limitation d’activité ou la restriction de participation à la vie en société est subie dans l’environnement. Toutes celles et ceux pour qui certains gestes, certaines activités sont limitées, et bien nous ne leur facilitons pas la vie. Nous les plaçons en situation de désavantage social. C’est tout l’enjeu de mettre en place des dispositifs pour rendre notre société plus inclusive, plus accueillante. Nous pouvons rétablir l’équilibre avec des compensations mais surtout avec des dispositions, des attitudes et des projets qui permettent aux personnes de redevenir l’agent causal de leur vie.
Une chronique en partenariat avec la Fondation Falret, une fondation reconnue d'utilité publique, fondée en 1841 par le psychiatre français Jean-Pierre Falret; elle accompagne des personnes souffrant de troubles psychiques et/ou en difficultés psychosociales afin qu’elles trouvent leur place dans la société et exercent pleinement leur citoyenneté.
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