Etre dans l’enceinte académique, c’est potentiellement être confronté au fléau du harcèlement scolaire. Un phénomène systémique mondial.
En novembre dernier, l’étude de l’Ifop pour l’association Marion, la main tendue révèle ces chiffres : un jeune sur cinq se dit victime de harcèlement. L'étude a été réalisée sur un échantillon de 2 000 personnes : 1 000 jeunes du second degré, 1 000 parents d'élèves et 200 enseignants.
Plus de la moitié des victimes, garçons et filles, sont au collège. Parmi les plus touchés on retrouve les élèves en situation de handicap, les roux et les jeunes inscrits en internat. Un tiercé qui nous laisse perplexes !
Le harcèlement scolaire sévit dans l’enceinte de l’école et s’invite dans 60% des cas, en classe, à la cantine ou lors des activités sportives. On pourrait penser qu’il y a un profil d’harceleur, il n’y en a pas, il y a des circonstances et ce sont elles qui fragilisent tel ou tel élève.
La définition s’est affinée ; aujourd’hui on s’accorde à le définir par "une violence répétée, continue, sur une longue période, par une personne ou un groupe de personnes à l’égard d’une autre. Les attaques peuvent être verbales, physiques ou psychologiques". Ce qui fait sa spécificité c’est qu’il est pratiqué par des pairs, c’est à dire par d’autres élèves. Et ce, dans un espace physique, comme l’école, ou virtuel, comme les réseaux sociaux ; on parle alors de cyberintimidation. C’est un phénomène de groupe car l’harceleur a besoin de témoins pour exister.
La spirale du harcèlement s'appuie sur le secret et les menaces en cas de condamnation. Le jeune, victime, va donc se trouver isolé… Il va se replier et se taire sur ce qu’il subit avec ce sentiment de culpabilité et de honte.
Dan Olweus, un pionnier des études chiffrées sur le sujet, considère qu’un adolescent harcelé à l’école a quatre fois plus de risques d’avoir des idées suicidaires qu’un autre jeune. Et la victime risque de souffrir de dépression, de troubles du sommeil et de perdre l’estime d’elle-même. L’absentéisme et la chute des résultats scolaires sont alors fréquents. Ces derniers doivent absolument alerter les adultes… famille ou équipe pédagogique.
Il est important de rester vigilant aux signes et adopter les bons réflexes. Dans la mesure où le harcèlement se fait quasiment toujours devant témoins, il est essentiel de sensibiliser les jeunes eux-mêmes à ce qu’ils doivent faire ou dire lorsqu’ils se trouvent face à cette situation. Il faut rompre le silence !
Il existe un numéro de téléphone pour toute personne victime ou témoin de harcèlement : 3018… et il ne faut vraiment pas hésiter à le composer !
Association Marion La main tendue
"Non au harcèlement!" : étude du Ministère de l’Education nationale
Numéro spécial du Journal des psychologues : Harcèlement entre élèves
Psycom : harcèlement scolaire, comment agir ?
Harcèlement et cyberharcèlement à l’école, par Jean-Pierre Bellon et Bertrand Gardette
Méthode Pikas (méthode de la préoccupation partagée, initiée par Anatole PIKAS) dont s’inspire le centre RéSIS - Centre de Ressources et d’Etudes Systémiques contre les Intimidations Scolaires- fondé par Marie Quartier et Jean-Pierre Bellon.
Une chronique en partenariat avec la Fondation Falret, une fondation reconnue d'utilité publique, fondée en 1841 par le psychiatre français Jean-Pierre Falret; elle accompagne des personnes souffrant de troubles psychiques et/ou en difficultés psychosociales afin qu’elles trouvent leur place dans la société et exercent pleinement leur citoyenneté.
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