Les Semaines d’Information sur la Santé Mentale continuent ! Deux semaines d'événements pour déstigmatiser les troubles psychiques et sensibiliser l'opinion publique. Et l’on s’intéresse cette année aux liens entre environnement et santé mentale. Retrouvons Anne-Gaël Guiol, psychologue et directrice à l'Œuvre Falret pour cette chronique "Folie ordinaire - Agir pour notre santé mentale".
L’éco-anxiété, c’est un mal-être intimement lié aux bouleversements environnementaux. C’est le fait de se sentir fortement préoccupé, et même angoissé, par les crises et menaces qui pèsent sur l’environnement, en particulier le dérèglement climatique. Et c’est vrai que de plus en plus de personnes disent avoir des difficultés à se projeter dans l’avenir. Cela concerne tout le monde mais aussi et surtout les plus jeunes. Ils se perçoivent vulnérables et se sentent directement menacés dans leur existence. Beaucoup remettent en question leur mode de vie, leur façon de consommer, leur rapport au travail, et le fait même d’avoir des enfants.
L’éco-anxiété n’est pas une pathologie en soi mais elle peut générer des symptômes qui sont ceux des troubles anxieux comme des émotions négatives, des problèmes de sommeil, ou bien des attaques de panique. Ces expressions de stress et d’angoisse, sont à prendre au sérieux et doivent pouvoir être accompagnée par des spécialistes de la santé. L’entourage veillera à respecter ses craintes et ses émotions, sans les minimiser. Car se sentir isolé, incompris dans ses inquiétudes, amène à chercher une écoute chez d’autres, avec le risque que cela soit exploité à des fins commerciales, idéologiques, voire sectaires.
Evidemment, quand on porte un regard lucide sur la réalité environnementale, les enjeux actuels donnent franchement le vertige ! Mais on peut protéger sa santé mentale en ne laissant pas les flux d’informations et d’alertes nous submerger. Cela peut se faire en diminuant les temps de connexion et en profitant de ces espaces libérés pour se réancrer dans le réel de la vie et de la nature.
On peut considérer que l’éco-anxiété est une réaction humaine et sensée face à une situation critique. Elle provient aussi du fait que l’on se sent en colère devant l’indifférence générale et le manque d’actions correctives. Cette révolte préfigure le changement. L’angoisse est nourrie par la sensation d’impuissance. Or entrer dans l’action diminue ce sentiment d’inutilité ; cela nous aide à ne pas se résigner, désespérer, abandonner. Chacun peut faire des choses fondamentales à son échelle.
Une chronique en partenariat avec la Fondation Falret, une fondation reconnue d'utilité publique, fondée en 1841 par le psychiatre français Jean-Pierre Falret; elle accompagne des personnes souffrant de troubles psychiques et/ou en difficultés psychosociales afin qu’elles trouvent leur place dans la société et exercent pleinement leur citoyenneté.
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