Mardi 1er octobre, à Montpellier, a lieu la première journée nationale de prévention des chutes chez les seniors. Une première alors que la chute fait partie des première causes d’hospitalisation. Explications avec le Professeur Hubert Blain, chef du service gérontologie au CHU de Montpellier.
" Les chutes représentent la première cause de blessure en France, loin devant les accidents de la route ". Le professeur Hubert Blain insiste sur l’importance de ces incidents du quotidien, qui causent chez les seniors 12 000 décès par an en France. C’est aussi 70 000 fractures du col du fémur, que craignent toutes les personnes âgées.
Malgré tous ces chiffres, ce n’est qu’est créée cette journée de prévention. Le chef du service gérontologie explique ça par la banalisation des chutes : " souvent quand on ne se fait pas mal, on se dit que c’est normal avec l’avancée en âge ". Le professeur alerte : il ne faut pas banaliser les troubles de l’équilibre, surtout quand on sait que les chutes peuvent être prévenues.
Pour le professeur Hubert Blain, l’objectif est double : informer le grand public, avec une conférence le matin dans le centre ville de Montpellier, à la salle Pagézy. Son thème : " les secrets d’un vieillissement actif, en bonne santé et sans chute ! ". L’idée est de donner les clés au plus grand nombre des risques de chute, de comment détecter un trouble de l’équilibre, et que faire si ça arrive.
Second objectif : une prévention plus concrète, au contact des seniors. Dans tout al métropole, des rendez-vous d’évaluation sont disponibles de 14h à 17h, vous pouvez appeler le 06 71 00 60 82. Pendant ces ateliers de 30 minutes, le patient aura un bilan personnalisé sur ses risques. Parmi les facteurs à observer : certains médicaments comme les psychotropes, ou les anti-tenseurs. Le professeur Hubert Blain note aussi l’importance du rôle du pied : " il faut s’organiser pour avoir un chaussage adapté, des pieds en bon état, des semelles ". C’est tout le quotidien qu’il faut passer en revu, comme le domicile de la personne, son activité physique ou même sa nutrition.
En plus de ces rendez-vous disponibles de 14h à 17h, le chef de service livre quelques conseils pratiques : "Dès qu'il y a une peur de tomber, une certaine instabilité. Dès qu'on a du mal à tenir dix secondes sur un pied, ou qu'on doit faire attention quand on marche, on peut aller demander un avis". Le professeur parle de cette "marche précautionneuse" comme un des signes, mais il y a aussi le fait d'être déjà tombé dans les mois précédents. Quant à l'âge, c'est à partir de 65 ans les risques augmentent : une personne sur trois va faire une chute dans l'année qui suit.
L'entourage est aussi très important. Même si certaines chutes peuvent passer inaperçues, il faut être attentif, en parler, et encore une fois ne pas banaliser les déséquilibres, même minimes. Une "presque chute", c'est déjà un signe.
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