Une pénurie de crèches toujours criante
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"Tu l’as encore dans les bras !" Qui n’a pas entendu cette phrase ou qui n’a pas croisé des regards désapprobateurs ? Alors que nous sommes si bien là avec notre bébé dans les bras et que notre bébé est apaisé.
Ces personnes, qui disent ou qui pensent cela, n’ont pas connaissance des besoins du tout-petit et de la théorie de l’attachement par exemple. Le jeune enfant a besoin de s’attacher pour pouvoir ensuite se détacher. Sans cette sécurité, l’enfant ne peut pas aller à la découverte du monde qui l’entoure, trop préoccupé par sa sécurité. On parle de sécurité affective.
Même à l’âge adulte, nous avons besoin de nous sentir en sécurité, alors un bébé ! Pensez par exemple à votre premier jour dans un nouveau travail. Cela m’étonne ou plus exactement me préoccupe, qu’au XXIe siècle, les travaux de Bowlby, Spitz, Winnicott, ou encore Emmi Pikler pour ne citer qu’eux, soient encore méconnus du grand public, de certains professionnels et de nos dirigeants.
Au début de notre vie, nous avons besoin de cette sécurité. L’enfant a besoin de se construire en étant rassuré. Il va vite comprendre quand il ressent quelque chose de désagréable comme la faim par exemple, qu’en pleurant, son parent arrive. En grandissant, s’il sait qu’il peut compter sur cela, il ne va pas avoir besoin de le tester trop souvent, trop longtemps. Quand nous sommes sûrs d’une chose, nous n’avons pas besoin de le vérifier, on sait.
Le parent a aussi besoin de tous ces temps, pour comprendre et interpréter les signaux de son enfant, pour s’ajuster. Il y a besoin d’un temps d’accordage entre le nourrisson et le parent. Chacun a son rythme. La sécurité s’acquiert ainsi et est ensuite à l’intérieur de nous pour longtemps.
Il s’agit de créer une certaine harmonie entre le parent et le bébé. Je me permets de faire un parallèle avec la guitare. Avant de jouer, il faut accorder son instrument sinon la mélodie est dissonante. L’enfant a besoin d’être porté physiquement et psychiquement. Dans nos bras, la manière dont on porte le bébé lui permet de ne pas être en tension, de ressentir ce que le corps de l’adulte lui renvoie, d’avoir des sensations, de bouger
également en fonction des mouvements de l’autre, d’avoir un dialogue corporel. Et puis, on se regarde, on se parle.
Ces temps passés dans nos bras lui permettront ensuite de supporter d’être seul sur le tapis, où il pourra explorer son corps à travers ses propres mouvements puis le monde autour de lui. On sait que l’enfant a besoin d’être en interaction, c’est ainsi qu’il apprend le monde. Et puis s’il s’agit "juste" de passer du temps ensemble, que se passe-t-il pendant ces moments-là ? C’est prendre le temps de se connaître, de se regarder, de se parler, prendre plaisir à être ensemble, c’est déjà beaucoup !
Alors non, vous n’allez pas en faire un capricieux, vous lui donnez ce dont il a besoin, ce dont vous avez besoin. En plus, c’est bien votre histoire et pas la leur !
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