Les troubles de l'attention chez les jeunes est devenu un véritable phénomène de société. Comment leur apprendre à rester concentrés dans une société ou les écrans sont partout ? Réponses du chercheur en neurosciences cognitives Jean-Philippe Lachaux, auteur de "La magie de la concentration" (éd. Odile Jacob).
Le manque d’attention chez les jeunes, c’est un véritable phénomène de société. C’est aussi l’objet de recherche de Jean-Philippe Lachaux. Pour répondre "à une demande d’enseignants complètement démunis par rapport à un problème d’attention en classe", ce chercheur en neurosciences cognitives a créé le programme ATOLE. Un programme d’éducation à l’attention en milieu scolaire. Depuis sa publication sur internet il y a un an, il est téléchargé entre 50 et 100 fois par semaine. Avec "La magie de la concentration" (éd. Odile Jacob, 2020), il en est à son quatrième livre sur le sujet.
Les écrans peuvent aussi être merveilleux pour la concentration... il ne faut pas diaboliser les téléphones mais en faire un usage intelligent
"Les écrans constituent un distracteur parfait." Ils jouent un rôle très important dans notre déficit d’attention. Ils sont même faits pour ça : les contenus sont souvent adaptés à nos intérêts du moment, ils sont tout le temps là, à portée de main et le bénéfice est immédiat…
Cependant, "les écrans peuvent aussi être merveilleux pour la concentration", affirme le chercheur, pour qui "il ne faut pas diaboliser les téléphones mais en faire un usage intelligent".
Comment accompagner chez les jeunes face aux écrans ? Pour poser un cadre, on peut déjà demander aux enfants, au moment où ils s’emparent de leur smartphone, par exemple, ce qu’ils veulent faire avec et combien de temps ils comptent passer sur leur écran. Cela permet de prendre conscience que souvent, on se tourne vers les écrans de façon automatique. Ou alors, bien souvent, on ne sait plus pourquoi on l’a allumé.
Dans son livre, Jean-Philippe Lachaux propose différentes méthodes pour améliorer sa concentration. L’une des techniques est de décomposer une tâche complexe en "mini-missions". L’idée est de ne garder qu’un seul objectif simple en tête, et de "ne pas avoir deux intentions contradictoires" en même temps. Ceci peut s’apprendre aux enfants comme aux adultes.
Autre axe de travail : ressentir "les forces qui distraient l’attention". Quand notre attention est attirée vers autre chose, en général le corps suit : la tête tourne, on tend le bras… "Et on se trouve comme un funambule sur un fil qui perd l’équilibre." La solution est de travailler son équilibre et de percevoir le plus tôt possible à quel moment le corps est attiré vers ce qui vient perturber notre attention.
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