Le cycle menstruel est pour beaucoup de femmes synonyme de douleurs et de bouleversements hormonaux difficiles à supporter. Stéphanie Barrière, animatrice d’atelier de connaissance de soi et de son corps au sein de l’association CycloShow-XY France, est convaincue que l'on peut vivre son cycle comme une richesse. Elle accompagne des femmes qui veulent le vivre de façon positive malgré les désagréments. Sur RCF, elle revient sur le ressenti des femmes lors des trois temps hormonaux.
Il y a autant de femmes que de façons de vivre son cycle menstruel. Des ressentis également différents d’un cycle à l’autre et même au cours de chaque période que composent le cycle.
Le cycle menstruel compte trois temps hormonaux. Le premier, appelé "temps de latence", au moment des règles ; le deuxième appelé "temps fertile" sous l’activité des œstrogènes et enfin le troisième, moment durant 12 à 16 jours juste après l’ovulation, pendant lequel le corps jaune va fabriquer de la progestérone.
Ces hormones peuvent avoir un rôle dans l’humeur des femmes, même si Stéphanie Barrière insiste : "Il y a des tendances mais c’est important qu’on ne mette pas les femmes dans des cases. Pour certaines, ce sera plus marqué, pour d’autres ce sera plus léger." D’ailleurs, cela varie aussi selon les méthodes de contraception. Certains contraceptifs peuvent en effet gommer les "biomarqueurs" du cycle menstruel.
Effacer les contrariétés du cycle menstruel : selon Stéphanie Barrière, cela peut avoir des bons et des mauvais aspects. Par exemple, pendant le premier temps des règles, une femme peut avoir des douleurs, se sentir un peu plus fragile et plus sensible. Mais cette sensibilité peut aussi être "un atout", selon la spécialiste : elle peut être synonyme d’intuitivité et peut par exemple permettre de mieux cerner les sentiments et la nature des ententes entre d’autres personnes.
Pendant le deuxième temps, à savoir la période fertile, "la féminité est en fête. La femme est plus active, joyeuse, elle pétille", décrit Stéphanie Barrière. C’est aussi une période où les muscles sont très forts, et où l’imagination et la créativité sont décuplés. Des aspects qui peuvent être mis à profit dans le travail ou dans une activité sportive ou de loisirs.
Enfin, pendant le troisième temps, celui de la progestérone qui est l’hormone de la maternité, une femme va "voir un peu plus loin, comme une mère qui pense à son enfant", compare Stéphanie Barrière. C’est à ce moment qu’une femme aura davantage tendance à faire des projets à long terme et avoir des relations plus stables. Ramené au contexte de la réunion évoqué plus haut, cela peut donc être synonyme de projets qui avancent.
Si certaines personnes arrivent à adapter leurs activités en fonction de leur cycle, ce n’est pas toujours possible, surtout dans la vie professionnelle. Néanmoins, avoir connaissance du fonctionnement de son corps et de son cycle ne peut qu’aider les femmes. "Elles comprendront ce qu’elles sont en train de ressentir, elles verront un peu les choses venir et donc elles pourront plus facilement s’adapter", assure celle qui organise des ateliers de connaissance du cycle entre mère et fille.
Développer sa connaissance sur le cycle menstruel n’est pas uniquement réservé aux femmes. Les hommes aussi sont invités à s’y intéresser pour mieux comprendre leur compagne, mais aussi toutes les femmes de leur entourage en règle générale. L’association Cycloshow XY France, dont fait partie Stéphanie Barrière, organise des sessions avec les pères et leurs fils pour leur expliquer la puberté à l’adolescence, mais aussi le cycle menstruel féminin. Des ateliers également conçus pour qu’ils libèrent la parole entre parents et enfants, car la communication est essentielle sur ce sujet.
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