Prendre soin de la Création, c'est une des missions de tout chrétien. La flore mais aussi la faune, doivent être la source d'une attention toute particulière. Ces derniers temps, nous prenons conscience qu'il n'y a pas de planète B et que la sauvegarde de la maison commune nous regarde tous.
Insectes, mammifères, poissons, les animaux ont une place importante dans la Bible et dans le coeur de Jésus. Comment laisser une place à la biodiversité dans notre vie de chrétiens ?
Pour répondre à cette question Véronique Alzieu et Melchior Gormand reçoivent des amoureux de la nature. Christophe Boureux est dominicain, il enseigne la théologie fondamentale et s'occupe de la gestion paysagère et forestière du couvent de la Tourette dessinait par le Corbusier. Il est également auteur du livre "Les plantes de la Bible et leurs symboliques" publi" aux éditions du Cerf.
Sylvie Mériaux est religieuse de la Fraternité Missionnaire en Rural, bibliste et anime des groupes et formations bibliques. Elle est l'auteur de "Ce que dit la Bible sur la nature" publié aux éditions Nouvelle Cité.
Le livre de la Genèse, le premier de la Bible, donne le ton sur l'importance de la biodiversité. "Ce récit nous dit que Dieu parle, Dieu fait et que par Lui, la vie advient et tout de suite ce récit nous dit que la Vie advient dans une très très grande diversité, les plantes, les arbres, les animaux et le texte insiste sur chacun selon son espèce" explique Sylvie Mériaux. La Genèse montre de quelles manières chaque être vivant est amené à porter du fruit. "Cette biodiversité ne va pas être appelée tout de suite la nature, mais c'est la Création renvoyant au Créateur" précise-t-elle.
D'autres textes de la Bible nous parlent du vivant, comme le Livre de Job dans lequel il y a "une espèce d'immense mise en scène de toutes les bestioles qui fourmillent avec les deux grosses bestioles, qui sont à ce moment là les plus dangereuses, l'hippopotame et puis léviathan le crocodile. C'est un véritable zoo que Dieu présente à Job" s'amuse Christophe Boureux. L'autre "bestiaire" célèbre se trouve dans le chapitre onze d'Isaïe où on retrouve notamment l'ours et le cobra.
Lorsqu'on analyse la place de la biodiversité dans les textes bibliques, il est important de recontextualiser le lien avec cette dernière. En effet, aujourd'hui nous n'avons plus ce rapport immédiat avec la nature. "Ce sont des plantes qui d'abord sont là dans la vie quotidienne des gens, qui sont à 95% des paysans à cette époque et qui ont un rapport vernaculaire, un rapport d'usage aux plantes, ils vivent avec elles, avec les animaux aussi" rappelle Christophe Boureux.
Or, aujourd'hui, la plupart de la population vit en milieu urbain et n'a plus ce rapport nécessaire et immédiat avec la nature. "La difficulté pour nous c'est de ne pas transposer le rapport que nous avons aujourd'hui au vivant, à celui que les Hommes de la Bible avaient. C'est un rapport très différent, c'est un rapport de paysan, c'est un rapport quotidien, c'est un rapport où on mange les choses d'abord, où on s'occupe d'elles" ajoute-t-il.
Différentes espèces ont la cote dans la Bible, comme la vigne qui symbolise la vie qui dépasse la mort mais aussi le figuier qui sert de support la plupart du temps à la vigne ou encore le blé. Ces plantes donnent les "symboles fondamentaux du christianisme que sont le pain et le vin" nous explique Christophe Boureux.
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