Partout en France, des citoyens se mobilisent pour sauver quelques gares, ou des petites lignes ferroviaires qui tendent à disparaitre, ou encore pour retrouver les trains de nuit.
À la différence de la voiture qui demande une vraie concentration, le train est un moment de repos où l'on peut se permettre de laisser son esprit vagabonder. Un sentiment que partage Juliette Labaronne, journaliste et auteure du dossier Prendre le train pour changer d’air dans Kaizen : "le train est un espace où je me sens tout simplement bien et en sécurité. C’est aussi un endroit de rêverie, de flânerie, de créativité et c’est utile pour mon mental. C'est aussi un moment où l'on apprécie la culture d’une région ou d’un pays".
Le train pour changer d'air, c'est une chose. Mais le réseau ferroviaire en France est aussi une chance selon Michel Quidort, vice-président de la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (FNAUT), qui a toujours considéré le train comme un véritable moyen de transport efficace : "j’ai la chance d’habiter à Paris avec un excellent réseau de transports collectifs. En revanche, en ce qui concerne mes déplacements, je prends le train sans aucune hésitation".
Afin de répondre aux besoins des usagers en France, la coopérative Railcoop créée en 2019, souhaite contribuer au renforcement de l’usage du ferroviaire sur tout le territoire. "L’origine de cette création est venue d’un groupement de citoyens qui se sont dits qu’il n’y avait pas assez de services. Il s’agit donc d’une société coopérative d’intérêt collectif qui permet d’avoir d’un côté des citoyens et d’un autre côté des salariés" explique Dominique Guerrée, président du Railcoop.
Bien que le réseau semble être parfaitement développé en France, l’offre ferroviaire manque. "Il faut rejoindre les grandes métropoles entre elles, en passant par des petites villes et des villes moyennes, qui ne sont pas souvent desservies. En termes de matériels, on est parfaitement équipé pour rejoindre des grandes villes. Mais pour se rendre d’une métropole à une autre sans passer par Paris, c’est extrêmement difficile et coûteux" déplore Dominique Guerrée.
De plus en plus de gares en France sont confrontées à des problèmes de maintenance. "On a besoin de 3,5 milliards d’euros pour maintenir le réseau en état. Or, le contrat de performance signé entre l’Etat et SNCF réseau prévoit seulement 2,8 milliards. On est donc en dessous de ce qu’il faut pour maintenir, ne serait-ce que dans son état actuel, un réseau qui vieillit de plus en plus" alerte Michel Quidort de la FNAUT.
Quelques associations tentent de faire valoir les intérêts des usagers dans les régions. Créée en 2007, l’association Tous ensemble pour les gares travaillent avec les citoyens proches des gares de Gourdon et de Souillac dans le Lot. Mais les bénévoles rencontrent cependant un véritable problème comme l'explique Georgette Laporte, sa présidente : "notre ligne POLT (Paris-Orléans-Limoge-Toulouse) qui est une ligne stratégique au cœur de notre pays, a malheureusement besoin d'être rénovée et améliorée. On nous promet des réparations, mais nous n’avons toujours rien".
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