Les vacances arrivent à grand pas. Certains se réjouissent de pouvoir enfin repartir vers des horizons lointains. D’autres au contraire, ont aiguisé leur conscience écologique et cherchent à réduire au minimum leur empreinte écologique, y compris lors des vacances. Mais comment voyager sans contribuer à la destruction du vivant ? Est-ce possible ? Laurent Besson, fondateur de l’association Vision du monde, en est convaincu et a même des propositions concrètes dans sa besace.
"A 2000 mètres d’altitude, dans l’atlas marocain, un cirque de parois de calcaire de 800 mètres de développement protège un village de paysans. Des irréductibles ? Non, des spécialistes de la survie en altitude. Ils ont le génie de l’irrigation. Ils détournent le cours d’un torrent modeste et arrachent aux cailloutis un peu d’orge. Eux ne s’agitent pas. Aucun n’a voulu développer l’art d’escalader les montagnes pour la beauté du geste (...) Ainsi, à Taghia, le monde tourne-t-il parfaitement rond : la plante cherche le soleil, les rapaces gardent un oeil sur le sol, les troupeaux obéissent en attendant l’égorgement, les djins veillent dans les canyon, les femmes triment dans le foyer, l’homme parcourt les confins et l’Européen, lui, cherche des terrains de jeux.”
Ces quelques phrases, choisies par Laurent Besson, sont extraites du livre de Sylvain Tesson "Une très légère oscillation". "Nous sommes très attachés à l'Atlas Marocain et je connais très bien cette région du monde, explique-t-il. Les Européens à travers les voyages cherchent un peu des terrains de jeux et cela nous pose la question : jusqu'où peut-on aller ? Quel impact peut avoir cette recherche sur l'environnement ?"
Cela passe par des évolutions dans la façon de concevoir des voyages. Lorsque la destination est lointaine et nécessite de prendre l'avion, Laurent Besson choisit ainsi d'augmenter la durée du séjour. Depuis quelques temps, il développe aussi des voyages de proximité, via la marque Echo de la Terre lancée en 2009. Parmi ceux-ci : une randonnée solidaire dans le Briançonnais, qui met en avant les actions faites par les associations venant en aide aux migrants ou un séjour famille dans les Gorges du Tarn avec des ateliers sur les plantes sauvages.
"La transformation ne va pas se faire du jour au lendemain. On a amorcé le virage et on espère que petit à petit, on va être suivis par nos voyageurs", explique-t-il. Outre le mode de déplacement pour se rendre sur le lieu du voyage, d'autres points sont à prendre en compte : le type d'hébergement, l'alimentation ( favorise-t-on les filières courtes ?), le choix des activités en utilisant au maximum les transports locaux.
"Les vacances sont aussi le moment où il faut prendre le temps de découvrir un endroit en profondeur, de ne pas courir partout, de s'ancrer dans le lieu où on est", ajoute Laurent Besson.
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