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Diane de Selliers, les confessions d'une éditrice d'art
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Diane de Selliers, les confessions d'une éditrice d'art

RCF, le 1 octobre 2020  -  Modifié le 27 février 2024
Visages Diane de Selliers, les confessions d'une éditrice

C'est un peu la haute couture de l'édition. Diane de Selliers a créé une collection de livres d'art et de spiritualité, en cherchant des résonances profondes entre textes et illustrations.

Diane de Selliers Diane de Selliers

Depuis bientôt trente ans, la maison d’édition Diane de Selliers publie des livres d'art d'une qualité exceptionnelle. Des grands textes de la littérature universelle (La divine comédie de Dante, l’Iliade et l’Odyssée d’Homère) mais aussi des textes spirituels de l’hindouisme, de l'islam ou du christianisme accompagnés d'illustrations méticuleusement sélectionnées. "Chaque livre était un challenge, pour chacun d’entre eux il fallait aller encore plus loin, impressionner encore plus les lecteurs et réaliser quelque-chose de fort, utile et nécessaire", raconte Diane de Selliers, à l'origine de cette maison d'édition, qui a fait le choix de ne publier qu'un livre par an.

Dans son autobiographie " Et ainsi le désir me mène ", elle se raconte, sans se cacher cette fois derrière ses livres. "Il y avait le besoin de faire une pause, de transmettre à une équipe plus jeune tout le plaisir de la recherche, de la création, des rencontres et tout ce qui m’avait porté, encouragé, guidé pour réaliser cette collection et peut-être aussi qu’il était temps de me dire qui j’étais… Une manière de commencer à essayer de me connaître".

 

L’amour et la folie

 

"A l’origine de toute création il y a l’amour et la folie", écrivait Jean de la Fontaine. "J’entends cette phrase avec toujours autant d’émerveillement parce que l’amour, c’est quelque chose d’essentiel avec lequel nous devons avancer mais l’amour c’est la folie également . Cette folie, c’est un peu l’envie d’absolu, tout ce qu’on a envie de mettre dedans, qui est énorme, qui nous dépasse et nous donne envie d’aller encore plus loin, ce qui ne peut être fait que dans un esprit d’amour. Cette folie me plaît ". La première publication de Diane de Selliers fut ainsi Les Fables de la Fontaine illustrées par Jean-Baptiste Oudry. 

 

Indépendance

 

Née en Belgique il y a un peu plus d’une soixantaine d’années, cinquième d’une fratrie de six, elle raconte combien la littérature l’a toujours accompagnée, "un échappatoire extraordinaire". Jeune, passionnée notamment par Jules Verne, elle partait s’isoler dans la nature ( " la seule façon de lire sans être dérangée "), seule et libre avec son univers. "Je savais déjà que je ne dépendais de personne. C’est une forme d’indépendance dans la vie", raconte cette femme mariée et mère de quatre enfants à qui elle a cherché à transmettre ce goût du beau et de la littérature. 

 

 

 

L'Entretien de la semaine La légende dorée de Jacques de Voragine avec Diane de Selliers

Un besoin de transmettre du beau et du sens

 

"Le beau, c’est les images qui accompagnent les livres et le sens que ces images vont aller donner au livre. Et j’ai vraiment choisi dans toute cette collection des livres qui faisaient sens pour moi ».
Pour trouver des miniatures indiennes, des représentations de personnages japonais, Diane de Selliers a parcouru le monde, mais aussi les bibliothèques pour des voyages plus intérieurs...

 

Une vie d'éditrice sous le signe de la sérendipité 

 

"La sérandipité, ce sont les hasards heureux. Vous êtes confrontés à telle ou telle expérience de vie, vous voyez telle ou telle chose et tout à coup, il y a quelque-chose qui naît car vous saisissez les signes que vous trouvez dans les circonstances dans lesquelles vous êtes. Je crois que c'est peut-être une des forces de cette collection, c'est d'avoir toujours été réceptive à des intuitions, des mots, des associations, des scènes et des images que tout cela évoquait". 

 

Une quête de spiritualité 

 

Diane de Selliers a publié des grands textes de l'hindouisme, de l'islam, mais pour elle la spiritualité est présente bien au-delà, et partout dans le monde :  "On a tous cet espèce de besoin de transcendance. Il transparaît dans Don Quichotte presque à chaque page, dans Rimbaud ou  dans Baudelaire, dans tous les textes d'écrivains qui ont été plus loin qu'eux-mêmes et qui ont cherché à laisser une oeuvre qui leur permet de dépasser la simple condition humaine et de partager un peu d'humanité". 

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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