On raconte, qu'il vivait presque nu dans un tonneau. Mais derrière la légende, qui était Diogène ? Et quelle était sa philosophie ? C'est ce que Jean-Paul Mongin vous propose de redécouvrir dans sa chronique "Les petits Platons" cette semaine.
En fait, les Grecs, contemporains de Diogène, ne connaissaient pas le tonneau, dont les Romains empruntèrent l’usage aux Gaulois, et c’est à la suite d’une erreur de traduction qu’on en a fait la résidence supposée de Diogène. Il vivait effectivement dans une sorte de jarre ou une amphore destinée à stocker de l'huile ou des céréales.
On dit même que pour s’habituer au froid, il abandonnait son habit et se roulait ainsi dévêtu dans la neige. Selon lui, même la possession du plus modeste des manteaux risque de nous aliéner. Sa philosophie est ordonnée à cette idée : "Ce que nous possédons en réalité nous possède". Toute richesse, tout bien matériel, nous empêche d’être véritablement libre. Diogène ne possédait rien. Dans sa jeunesse, il avait bien une écuelle, mais en voyant un enfant boire dans ses mains, il se rendit compte qu’il n’en avait pas besoin et la jeta. On le voyait parfois mendier auprès des statues, afin de s’habituer au refus, disait-il. Et il se moquait bien de l’affairement de ses concitoyens, qui passaient leurs journées à courir pour de l’argent, pour leur réputation ou encore pour de vains plaisirs.
On raconte aussi qu’il déambulait avec une lanterne en disant "je cherche un homme libre". Souvent apparenté au chien, cette insulte envers Diogène est vite devenu une source d'orgueil et de fierté. Il le disait ensuite spontanément de lui-même. Ne se reconnaissant aucun disciple : il allait et venait, comme le font les chiens, flairant et prenant ce qui se présentait à lui. Mangeant ce qu’il trouvait par terre. Un jour, le chemin d'Alexandre le Grand croisa celui de Diogène, allongé par terre. Alexandre le Grand, le roi sans doute le plus terrible de Grèce, lui demanda pris de pitié :
- Mendiant, que veux-tu que je fasse pour toi ?
- Pousse-toi un peu de mon soleil, tu me fais de l’ombre, répondit-il.
A retrouver dans le fascicule "Diogène l’Homme-Chien" du Philosophe Yan Marchand publié dans la collection Les petits Platons et illustré par les magnifiques dessins de Vincent Sorel.
Un peu de philosophie sans prise de tête, avec Les petits Platons de Jean-Paul Mongin.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !