Etre présent à la Présence avec Tanguy-Marie Pouliquen

Dès ses études en anthropologie théologique, dont il est docteur, Tanguy-Marie Pouliquen, frère et prêtre de la communauté des Béatitudes, directeur des études et vice-président de la chaire d’éthique sociale de l’Institut catholique de Toulouse, s’est posé la question de la liberté humaine.

 

Face à la présence envahissante des écrans dans nos champs de vision, accrue par la pratique à distance d’un certain nombre d’activités à cause de la crise sanitaire du covid-19, Tanguy-Marie Pouliquen interroge le paradigme technocratique qui soumet tout homme à un commerce ininterrompu avec les outils informatiques.

 

Il s’appuie sur les principes de l’éthique sociale chrétienne et du personnalisme, théorie développée par des penseurs comme Emmanuel Mounier et Jacques Maritain, pour comprendre les défis que représente cette immixtion technologique pour notre liberté, c’est-à-dire la capacité à choisir ce qui est bon pour soi.
 

Loin de s’inscrire dans un geste intellectuel techno critique, Tanguy-Marie Pouliquen assume au contraire l’ambition de bien vivre, dans le respect de la personne telle qu’elle est corps, esprit, âme et relations, avec les objets connectés qui composent notre quotidien.
 

En quoi la présence de Dieu nous aide à nous unifier nous-même comme âme, esprit et relation, pour ensuite devenir unifiant dans les relations par un va et viens entre Dieu, un coeur profond et les autres, une alchimie qui donne la paix, la paix en profondeur.

 

Le bien le plus précieux que nous dérobent les écrans et qu’il est crucial de reconquérir est ce que Tanguy-Marie Pouliquen nomme la présence, c’est-à-dire la capacité d’être entièrement, de toute sa personne, présent à l’activité présente, à son interlocuteur, et in fine à la présence de Dieu. Cette présence, qui requiert de dompter sa volonté et son attention, est la clé vers la libération du régime de l’injonction permanente que représente cette étrange lucarne que nous promenons sur nous. De notre capacité à nous en éloigner pour revenir au monde dépend l’exercice de notre liberté et, partant de là, l’accomplissement de l’intégralité de notre personne.