JavaScript is required

Hervé Coves, un franciscain expert de l'agro-écologie et de la permaculture

RCF,  - Modifié le 17 juillet 2023
VisagesHervé Coves, ingénieur agricole et franciscain. "La Vie est belle"
Il a le parcours professionnel et spirituel... d'un contemplatif. Ingénieur agronome, Hervé Coves accompagne aujourd'hui ceux qui veulent se former à l'agro-écologie et à la permaculture.
DR / Hervé Coves : "Un jour, ça s'est imposé à moi : regarde comme la vie est belle"DR / Hervé Coves : "Un jour, ça s'est imposé à moi : regarde comme la vie est belle"

ÉPIDÉMIE DE CORONAVIRUS : LES REDIFFUSIONS DE RCF - Dans le contexte d'épidémie de coronavirus, les équipes RCF se mobilisent pour vous informer, vous accompagner et permettre à tous de rester en communion par la prière. Durant cette période de confinement, RCF vous propose de réentendre des émissions pour vous évader et vous aérer.
> En savoir plus

 

'Souvent on me prend pour un doux rêveur idéaliste, ça ne me dérange pas, mais je n'ai pas tout le temps perçu ma vie comme étant belle, elle a même été très compliquée.' Ingénieur agronome de formation, Hervé Coves accompagne aujourd'hui ceux qui veulent se former à l'agro-écologie et à la permaculture. Son parcours professionnel et spirituel est celui d'un contemplatif. En 2014, à un peu plus de 50 ans il est devenu religieux franciscain, membre de l'ordre fondé par saint François d'Assise, patron de l'écologie.
 

'Nourrir le monde à n'importe quel prix : plus tard on l'a payé cher'

 

L'amour de la nature

C'est l'amour de la nature qui l'a conduit à devenir ingénieur agronome. Lui, l'enfant de pieds-noirs élevé dans une cité HLM de la banlieue de Strasbourg, né en France et éduqué dans l'idée (et le traumatisme) qu'il ne fallait pas trop s'attacher à la terre. À la fin des années 70, il avait déjà un côté militant quand il a commencé à travailler pour une Chambre d'agriculture dans le Limousin.

Déjà 'les Chambres étaient perçues comme parasitant l'agriculture'. Il se souvient, à ce moment-là, 'l'idée c'était vraiment de nourrir le monde'. Et on en est venu à utiliser de la farine animale pour nourrir les troupeaux, 'on trouvait ça extraordinaire d'élever des vaches avec de la fiente de poule et de la sciure de bois...'

L'AGRICULTURE, REMISE EN CAUSE D'UN SYSTÈME

La première prise de conscience que quelque chose ne pouvait pas fonctionner dans ce système agricole-là, ce fut lors de la crise de la vache folle. 'À partir du moment où un projet sur lequel j'avais travaillé a montré ses limites, je suis suis dit 'Hervé tu es en train de tuer des gens'.' Hervé Coves confie avoir 'vécu avec cette culpabilité-là pendant longtemps...' Prise de conscience aussi, que, dans ce système où les agriculteurs 'ne vivent plus de leur métier' (à part sur de très grandes surfaces de plus de 1.000 hectares) mais 'des aides et des subventions', on 'ne donne plus une vraie valeur aux choses'. Selon lui, le drame pour un agriculteur c'est que le prix de son effort est décidé arbitrairement depuis Bruxelles.

 

'Un jour ça s'est imposé à moi : regarde comme la vie est belle'

'La campagne ma révélé quelque chose de la beauté du monde.' Il avait 12 ans, quand sa famille a déménagé pour le petit village de Kolbsheim (Bas-Rhin) : là, il a vécu 'une renaissance'. 'Je vivais en moi cet amour de la terre.' Et le jeune homme peut enfin laisser libre cours à sa passion pour les végétaux. Mais sa conversion, ou plutôt sa 'révélation' comme il l'appelle, il l'a vécue des années après, au cours d'un voyage d'étude en Guyane.

Une nuit, au cœur de la 'magnifique' et 'effrayante' forêt amazonienne, emplie de bruits tous plus ou moins inquiétants les uns que les autres, Hervé coves est installé dans un hamac et peine à s'endormir. Quand tout à coup une puis deux, puis trois, puis des centaines de lucioles clignotent et se répondent dans un jeu de lumière 'féérique'.
 

Les bruits de la nature, des chants d'amour

'Le monde est un livre extraordinaire dans lequel il y a tant à apprendre', cela il en était déjà convaincu. Mais cette-nuit là en Guyane - Hervé Coves en parle la voix brisée par l'émotion - il comprend que 'tous ces insectes, ces singes [qu'il entend] hurler, ces grenouilles qui coassent, ce sont des chants d'amour : je me suis rendu compte à ce moment précis que c'était de ça dont j'avais peur ; ce dont j'avais peur c'était l'amour'. Et ça a 'bouleversé' sa vie. 'Je me suis détendu dans mon hamac et j'ai vécu une des plus belles nuits de mon existence.'

Une 'nuit d'amour à communier avec toute cette nature merveilleuse'. Depuis, il a cessé de ronfler et d'être insomniaque, dit-il en souriant. Il en a surtout gardé 'la révélation qu'on est dans un monde qui est plein d'amour' et que souvent 'les manifestations d'amour nous effraient'.

 

Entretien réalisé en février 2018

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Visages
©RCF
Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.