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Hervé Kempf, le pire n'est pas forcément ce qui nous attend (suite)
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Hervé Kempf, le pire n'est pas forcément ce qui nous attend (suite)

RCF,  -  Modifié le 17 juillet 2023
Pour Hervé Kempf, si l'on veut s'attaquer aux causes profondes du terrorisme ou de la crise écologique, il faut remettre en question la répartition des richesses. Est-on prêt à cela?
Hervé Kempf Hervé Kempf

Comment en est-on arrivés là? Menace terroriste, crise économique, désastre écologique... Tous les indicateurs sont au rouge et pourtant, la politique néo-libérale initiée dans les années 80 se poursuit, créant de plus en plus d'inégalités. Dans son dernier livre, "Tout est prêt pour que tout empire" (éd. Seuil), Hervé Kempf donne des clés pour penser les défis à relever dès aujourd'hui.

Selon lui, il faut penser ensemble le terrorisme, l'économie néo-libérale et la crise écologique. Il dénonce "une oligarchie qui ne veut pas considérer sérieusement la question de l'écologie, ni s'attaquer à une partie des causes profondes du terrorisme: car si on veut agir sur ces terrains il faut remettre en question la répartition des richesses et réduire les inégalités."
 

1978-1981, un tournant décisif

- Tournant néo-libéral. Entre 1978 et 1981, il y a eu l'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher (1979-1990) puis de Ronald Reagan aux Etats-Unis (1981-1989). Tous deux porteurs d'une vision économique "en totale rupture avec ce qui prévalait" auparavant.

- "Prémices du réveil islamiste." En 1979, en pleine guerre froide, l'URSS entreprend d'envahir l'Afghanistan. Lors de ce qui sera l'un de ses premiers grands échecs, la Russie soviétique se heurte à une résistance "inattendue" de la part de la société afghane: "Les Afghans ont trouvé dans la religion la force de s'opposer à l'invasion." Ce, alors qu'en Iran l'ayatollah Khomeiny renverse la dictature du Shah d'Iran au nom de l'islam.

- Première prise de conscience écologique. En 1979 paraît le livre de Hans Jonas, "Le Principe responsabilité", où le philosophe allemand considère la puissance technologique à laquelle est arrivée l'humanité, et sa capacité à s'auto-détruire. La même année, se tient à Genève la première Conférence mondiale sur le climat.
 

Pourquoi c'est lié

Pour Hervé Kempf, après la fin de la guerre froide on aurait pu en rester là. "On aurait pu se dire que le monde est en paix, et que l'on va pouvoir mener de vraies politiques de développement." Or, on a préféré "une libéralisation du marché". Ainsi, dans les années 80, on a vu une montée des inégalités, et une dépendance de plus en plus forte vis-à-vis du pétrole - "facteur d'agitation, selon le journaliste, et de stimulation de l'intégrisme musulman." Aux conséquences climatiques évidentes.

 

Journaliste, Hervé Kempf est le rédacteur en chef de Reporterre. Il est l'auteur de plusieurs essais dont "Comment les riches détruisent la planète" (2007) et "Fin de l'Occident, naissance du monde" (2014).

 

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