Glaciologue et climatologue, Jean Jouzel est directeur de recherches au CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives). Il a été, de 2002 à 2015, vice-président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, le GIEC - il est donc de ceux qui ont reçu en 2007 le prix Nobel de la paix. A l'heure où, au Bourget, les chefs d'Etat du monde entier parlent de prises de décision planétaires face au réchauffement climatique, le regard du scientifique permet de mieux comprendre le grand défi qui nous attend.
"L'origine des cycles glaciaires et interglaciaires ce ne sont pas les variations de l'effet de serre elles-mêmes mais la position de la terre sur son orbite." C'est donc l'astronomie qui est le "métronome" des cycles climatiques. Cependant, l'effet de serre joue bien un rôle d'amplificateur. Depuis le début de l'ère de l'anthropocène, vers la fin du XVIIIè siècle et le début du XIXè, se superpose à ces variations naturelles une action de l'homme.
C'est un peu par hasard si ce petit-fils et fils d'agriculteurs d'Ille-et-Vilaine est devenu climatologue. Ses travaux de thèse sur la grêle, et surtout sa collaboration avec le glaciologue Claude Lorius, l'ont conduit à étudier les glaces polaires.
"Dans les années 70, on commençait à parler du réchauffement climatique, je ne pensais pas que ce que nous faisions allait devenir important dans la compréhension de l'évolution du climat." Ses travaux, en lien avec d'autres équipes de chercheurs, ont permis de montrer les rapports entre effet de serre et variations climatiques, à partir des glaces polaires. Des travaux qui ont eu leur importance dans la prise de conscience des politiques notamment. C'est d'ailleurs en 1988 que s'est mis en place le GIEC.
Emission enregistrée en novembre 2015
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