Le père Grégory Watine nous fait découvrir les richesses, pour nos vies, de la règle de Saint Benoit, règle monastique, écrite par Benoit de Nursie pour guider ses disciples dans la vie monastique communautaire.
Saint Benoît nous aide à trouver dans notre quotidien la présence de Dieu. La Règle nous présente une voie royale, celle de l’humilité. Elle est surprenante. Pour monter les échelons les uns après les autres, il s’agit de s’abaisser.
Extrait :
De l’humilité, si donc, mes frères, nous voulons atteindre le sommet de la plus haute humilité, et parvenir promptement à cette élévation céleste ou l’on monte par l’humilité de la vie présente, il nous faut, par les degrés ascendants de nos œuvres, dresser cette échelle qui apparut en songe à Jacob, et par laquelle il voyait des anges descendre et monter. Cette descente et cette montée ne signifient pas pour nous autre chose, sans aucun doute, sinon que l’on descend par l’élèvement et que l’on monte par l’humilité. Cette échelle ainsi dressée, c’est notre vie en ce monde, que le Seigneur élève jusqu’au ciel, si notre cœur s’humilie. Les côtés de cette échelle sont, selon nous, notre corps et notre âme ; sur ces montants, la vocation divine a inséré divers échelons d’humilité et de progrès spirituel qu’il nous faut gravir.
Saint Benoît est concret, pratique et exigeant car il s’agit d’aller haut. Son échelle de l’humilité est donc à cette image : progressive, pratique, accessible. Cette échelle de douze degrés monte petit à petit : se mettre sous le regard de Dieu, chercher à faire la volonté de Dieu et non la sienne, vivre dans l’obéissance, …
Extrait : Le neuvième degré d’humilité est que le moine interdise à sa langue de parler, demeurant en silence, sans rien dire, jusqu’à ce qu’on l’interroge. L’Écriture nous montre en effet qu’en parlant beaucoup on ne saurait éviter le péché, et que le bavard ne marchera pas droit sur la terre.
Le dixième degré d’humilité est de n’être ni enclin ni prompt à rire, par ce qu’il est écrit : L’insensé élève sa voix quand il rit.
Le onzième degré d’humilité est que lorsqu’un moine parle, il s’exprime doucement et sans rire, humblement et avec gravité, disant en peu de mots des choses raisonnables, évitant les éclats de voix, selon qu’il est écrit : On reconnaît le sage à la sobriété de son langage.
Une fois gravi tous ces degrés d’humilité, le moine parviendra bientôt à cet amour de Dieu, qui bannit la crainte, et fait que tout ce qu’il n’observait auparavant qu’avec frayeur, il commence alors à le garder sans peine, comme naturellement et par habitude. Il n’agira plus par crainte de l’enfer, mais par amour du Christ, par l’habitude même du bien et par l’attrait des vertus. Voilà ce que le Seigneur daignera faire paraître dans son ouvrier, purifié de ses vices et de ses péchés par l’Esprit Saint.
Ecoute. Tu parviendras. Voici le beau programme que nous propose saint Benoît. De manière toujours très pratique, il nous invite à vivre notre vie ordinaire en présence de Dieu.
Saint Benoit est un maître patient et exigeant. Il nous montre le sommet, mais surtout le chemin accessible. Avec douceur, il nous invite à le prendre. N’hésitons pas.
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