Après avoir rappelé les enjeux de la transition climatique, et l’encouragement que nous espérons apporter par nos chroniques à vous engager dans l’action, nous commençons aujourd’hui les exemples concrets
En attendant vos demandes, nous allons partir du sujet laissé, à l’interruption des chroniques avec le démarrage du confinement : la forêt et des arbres
C’était le sujet abordé par Dominique Pirio, Présidente de Clim’actions le 21 Février…
Mais c’est aussi une priorité pour nous tous ! L’arbre est le symbole de la permanence de la vie sur Terre. Depuis leur apparition, il y a plus de 300 millions d’années, l’arbre ajoute à la production d’oxygène dans l’atmosphère, comme toutes les plantes, un stockage à long terme du carbone dans son tronc et ses racines sous forme de cellulose, carbone qui s’ajoute, année après année, jusqu’à sa mort, pour être restauré progressivement dans les décennies à millénaires suivants. Il s’est adapté à tous les climats terrestres, du moment que de l’eau liquide lui est accessible pour sa croisance. Il régule le climat des plantes qui l’environne, par l’ombrage et l’évaporation de ses feuilles au-dessus du sol. Il nourrit, il abrite, il crée et alimente la vie du sol par l’action de ses racines et la chute de ses feuilles. Il est indispensable à notre environnement naturel.
On ne peut bien sûr pas oublier le rôle qu’il joue pour les hommes.
Depuis nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, jusqu’à chacun de nous, qui nous sentons si bien à leur ombre, et ne pouvons nous passer du bois pour nous chauffer, nos meuble, et construire nos bâtiments, il nous est indispensable. L’agriculture productiviste de la fin du XXème siècle a cru possible de l’éliminer des terres les plus exploitables pour la culture et l’élevage, mais on ne peut plus ignorer maintenant l’accumulation des effets néfastes que ces défrichements ont engendré, pour tout notre environnement biologique, mais aussi pour la qualité des sols, et le cycle de l’eau.
On peut évoquer les villes, aussi…
Il n’y a qu’à traverser en plein soleil une place pavée de centre-ville, et comparer avec celles qui sont plantées d’arbres, pour sentir immédiatement la différence ! Plus aucun aménageur ne pourrait envisager maintenant de s’en passer. Et la demande sera d’autant plus forte que le climat se réchauffera. Le problème est plutôt de savoir comment revégétaliser. L’arbre a besoin non seulement de place au-dessus, mais d’accès à un large espace de sol de qualité. On sait par exemple qu’il a besoin, pour être en bonne santé, que ses racines échangent largement avec le biotope microscopique du sol, en particulier le réseau de mycélium des champignons. Rares sont nos villes prêtes à sacrifier routes et parkings pour leur donner la place nécessaire. Et comment avoir des arbres adultes en nombre suffisant pour ombrer nos villes et en purifier l’air d’ici 20 ou 30 ans, quand la chaleur deviendra difficilement supportable, si on ne les plante pas maintenant !
Comme vous l’avez évoqué, planter des arbres dans nos campagnes est nécessaire, aussi ?
J’ai parlé du rôle d’abri pour la faune, les oiseaux. Les agriculteurs sont de plus nombreux à les associer aux cultures, tant pour l’ombrage, que pour limiter l’évaporation des sols, et abriter les prédateurs des ravageurs. On peut chacun participer aux replantations à notre échelle. Mais on peut aussi investir pour l’avenir, quand les matériaux à base de pétrole, ou comme le ciment, qui demandent un chauffage à haute température, deviendront rare et chers. On aura besoin de bois de qualité….
Mais il faut prendre aussi en compte le changement climatique dans le choix des espèces…
L’orme, le hêtre, notre chêne (le chêne pédonculé) souffrent de plus en plus du changement climatique ou de déséquilibres liés aux maladies. Mais les bois de qualité qui sont importés, vont être de plus en plus rares et chers. La déforestation à grande échelle des forêts tropicales, bien sûr. Mais il ne faut pas oublier les forêts arctiques, en Europe comme au Canada qui nous fournissent tant de bois de construction, et qui sont progressivement remplacées par de l’agriculture industrielle, vive le réchauffement climatique ! Nous n’avons pas à craindre de prendre un rôle majeur dans ces domaines d’avenir. La Bretagne a toutes les clés pour cela.
Parce que le réchauffement climatique est devenu une urgence pour nous tous sur la terre, chaque semaine, le climatologue Laurent Labeyrie nous explique pourquoi. Chaque semaine il nous invite à prendre conscience de cette urgence. Avec optimisme et espérance, il nous donne des pistes concrètes pour chacun d'entre nous se sente concerné et agisse avec ses propores moyens.
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