Épictète était esclave jadis. On raconte qu’un jour, pour le punir d’une insolence, son maître lui a coincé la jambe dans un étau et s’est mis à serrer. Épictète s’est alors contenté de lui dire : "Si tu continues, ma jambe va se casser". Et quand, crac, sa jambe s’est brisée, il lui a simplement déclaré : "Je t’avais bien prévenu que tu allais la casser".
Ce titre formidable constitue une réplique indépassable, il constituerait même une épitaphe assez juste pour un bon paquet de philosophes :
Socrate, Monsieur "Je sais que je ne sais rien", Nietzsche et son "éternel retour", et Jean-Paul Sartre suivant sa réplique : "Le Progrès, ce long chemin ardu qui mène… jusqu'à moi".
Même les philosophes, que l’on a pu qualifier d’optimistes et caricaturer comme tels, pensons à Leibniz brocardé par Voltaire sous les traits du docteur Pangloss dans Candide, prennent acte de la misère de notre condition. Pour tenter de comprendre le monde, il faut commencer par essayer de le voir, tel qu’il est.
Absolument, rentrer en philosophie, c’est faire le deuil des grilles de lecture simplistes et des solutions faciles. Cette attitude philosophique d’accueil du monde peut aller loin, jusqu’à vouloir le monde tel qu’il est aujourd’hui, et non tel qu’il pourrait être demain.
Nous ne pouvons changer le cours du monde, explique Épictète. En revanche, nous pouvons essayer d'y conformer notre volonté. Car ce qui nous trouble ce ne sont pas les choses, ce sont les jugements que nous portons sur les choses.
Nos opinions, nos désirs, nos inclinations et nos aversions dépendent entièrement de nous, contrairement à ce qui arrive à notre corps, à nos biens, ou à notre réputation. Ainsi, il ne dépend pas de nous d'être aimés, bien portants ou riches, mais il dépend de nous d'être heureux.
Épictète était esclave jadis. On raconte qu’un jour, pour le punir d’une insolence, son maître lui a coincé la jambe dans un étau et s’est mis à serrer, à serrer. Épictète s’est alors contenté de lui dire : "Si tu continues, ma jambe va se casser". Et quand, crac, sa jambe s’est brisée, il lui a simplement déclaré : "Je t’avais bien prévenu, que tu allais la casser. Telle est la leçon de philosophie stoïcienne : si tu veux le bonheur, apprends à désirer ce qui advient. Epictète aurait pu dire d'une autre façon : "ça ira mieux demain".
Pour en savoir plus sur Epictète, la suite de l’histoire se trouve dans la collection Les petits Platons, sous le titre : "La Révolte d’Épictète" écrit par Yan Marchand, avec des illustrations de Donatien Mary.
Une adaptation théâtrale est proposée ce week-end au château de Vincennes.
Un peu de philosophie sans prise de tête, avec Les petits Platons de Jean-Paul Mongin.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !