Le 5 octobre, c'est la Journée mondiale de l’habitat. L'occasion d'évoquer la précarité énergétique avec Franck Billeau, directeur et le fondateur en 2014 du réseau Éco Habitat.
Ne pas avoir les moyens de payer ses factures d'électricité ou de gaz, cela signifie ne pas se chauffer en hiver, ne pas avoir accès à l'eau chaude... 'Il y a beaucoup de gens qui ne se chauffent plus à cause du prix de l'énergie qui n'a cessé d'augmenter ces 30 dernières années.' Les personnes concernées vivent souvent dans des logements insalubres. L'humidité, le froid, ont des conséquences sur la santé, l'éducation des enfants et le lien social. 'Parce que des gens qui vivent dans le froid, bien souvent c'est des gens qui ne reçoivent plus personne chez eux.'
'Éco Habitat, c'est un peu une histoire de dingue', s'étonne, enthousiaste, son fondateur. Au départ, ce n'était que quelques bénévoles et quelques familles en situation de précarité, en Picardie. Aujourd'hui, le réseau reçoit le soutien de grands groupes comme Leroy Merlin ou Schneider Electric, et du secteur public avec l'Agence nationale de l'habitat. Si le Éco Habitat 'arrive à aller chercher les ménages les plus précaires, les invisibles', c'est aussi grâce à ses bénévoles, notamment du Secours catholique, qui œuvrent pour tisser une relation de confiance avec les bénéficiaires de ces aides. Relation préalable et 'nécessaire', car 'beaucoup de gens n'ont pas confiance dans les dispositifs de droit commun'. Souvent, ils 'n'imaginent pas que c'est possible aujourd'hui de rénover leur logement avec des matériaux écologiques'.
Après 15 ans au Secours catholique, Franck Billeau a eu l'idée de créer le réseau Éco Habitat quand il a 'pris conscience' que '25% des aides financières' de l'association 'servent à payer des factures d'énergies', que 'des dispositifs publics pour isoler son logement' ne manquent pas mais que les entreprises du bâtiment ont du mal à 'développer leur entreprise grâce à la transition écologique'.
Une phrase 'résume' l'action du réseau Éco Habitat : 'Joint à l’importance des petits gestes quotidiens, l’amour social nous pousse à penser aux grandes stratégies à même d’arrêter efficacement la dégradation de l’environnement et d’encourager une culture de protection qui imprègne toute la société.'
Ce court extrait de l’encyclique Laudato Si' 'illustre complètement des petits gestes quotidiens que des bénévoles peuvent faire auprès de gens très modestes, et par des relations de bienveillance, de proximité, ils peuvent complètement changer la vie de ces ménages et apporter une vraie contribution sur la transition écologique.'
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