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Quand Squid Game s'invite à l'école : le rôle clé de la médiation

Quand Squid Game s'invite à l'école : le rôle clé de la médiation

Un article rédigé par Melchior Gormand, Mélissa Leclerc - RCF,  -  Modifié le 17 juillet 2023
Je pense donc j'agis Quand Squid Game s'invite à l'école : le rôle clé de la médiation

Difficile de passer à côté de cette série Netflix coréenne visionnée par plus de 111 millions de personnes : Squid Game. Une série interdite aux moins de 16 ans qui défraye la chronique depuis quelques semaines ; son esprit violent s’invite dans les cours de récréation, notamment dans des versions très agressives du jeu 1,2,3 … soleil, où les perdants reçoivent des coups en punition. Ce phénomène met en lumière les problèmes que l’on peut retrouver dans une cour d'école.

© Francesco Ungaro / Unsplash © Francesco Ungaro / Unsplash

Que se passe-t-il avec Squid Game ?


Les récents faits divers sur la reproduction de certaines scènes de la série Squid Game dans les cours de récréation par les enfants ne manquent pas. Mais ces phénomènes ne sont pas nouveaux, chaque décennie a en effet eu son lot d’événements similaires. "Les enfants et adolescents fonctionnent par mimétisme, […] La guerre de boutons et la saga Scream avaient déjà incité les jeunes à la violence" rappelle Thomas Rohmer, président et fondateur de l'Observatoire de la Parentalité & de l'Education Numérique.

 

La série coréenne, qui n'est indubitablement pas adaptée aux enfants, "pousse à s’interroger sur la valeur éducative et le contenu pédagogique d'une telle série, un contenu qui parait très faible" explique Paul Vitart, membre du bureau national de l'APEL, en charge des dossiers de lutte contre le harcèlement et l’école inclusive. Il est rejoint par Sixtine, auditrice, professeure des écoles et maman : "la série est intéressante pour un adulte mais absolument pas adaptée aux enfants". Cependant, "les phénomènes violents sont rares et très médiatisés, on assiste surtout à des phénomènes de micro-violences, tous les jours" : c’est le problème que Laurent Giraud, directeur de l'association France Médiation met en lumière.

 

Un manque d’éducation aux écrans


Depuis quelques années, les écrans sont présents partout et sont accessibles tout le temps via de nombreux supports, comme la télévision, le smartphone, l'ordinateur ou la tablette. Une étude de Médiamétrie montre que "l’âge d’acquisition du premier smartphone pour un enfant se trouve avant la fin du CM1. Les parents doivent s’intéresser et s’impliquer, avoir conscience que les équiper d’un smartphone de plus en plus tôt n’est pas anodin" déplore Thomas Rohmer. L’auditrice Sixtine a trouvé les mots justes selon les invités, pour décrire cette situation : "la télévision est devenue une baby-sitter".

 

Cette indifférence remarquée de quelques parents face aux répercussions des écrans sur les enfants pousse à de graves conséquences. "Pas d’écrans trop tôt, la capacité de concentration diminue. Arrivés au collège ou au lycée, devant une dissertation ou un devoir de maths, les enfants auront de gros problèmes pour se concentrer" alerte Paul Vitart. Une sensibilisation aux dangers de l’écran est proposée de manière très simple par Thomas Rohmer et l'OPEN : "on peut le faire lors de la petite histoire du soir. Quand on a refermé le livre, on peut poser des questions et mettre l’enfant en posture de réflexion, on peut le faire avec les dessins animés et séries".


Mais comment agir ?


Lorsque la violence devient hors de contrôle pour l’équipe éducative et pédagogique à l’école, des tiers externes peuvent intervenir. C’est le cas de l’association France Médiation, qui a lancé depuis 2012 un projet de médiation scolaire. "Le tiers n’a pas de pouvoir de sanction et peut redonner confiance aux enfants pour dialoguer avec ses camarades et enseignants. Ils mettent en place avec les professeurs des projets de sensibilisation et des ateliers de gestion des émotions" explique Laurent Giraud.

 

Le ministre de l’Education Nationale a transmis à tous les chefs d’établissement un courrier pour appeler à une responsabilité collective face aux risques soulevés par la série coréenne. Pour Thomas Rohmer, "Jean-Michel Blanquer est dans son rôle, mais en communiquant de la sorte, ce phénomène se transforme en vague médiatique et peut aller jusqu’à l’incitation". Pour alerter les parents sur ce genre de phénomènes, l’APEL envoie un bimestriel à ses 980 000 adhérents. Paul Vitart indique également que "des RPE (rencontre parents école) sont mises en place autour de différents thèmes comme le danger des écrans ou le harcèlement".
 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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