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Richard Collasse, la passion du Japon
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Richard Collasse, la passion du Japon

RCF,  -  Modifié le 17 juillet 2023
Visages Richard Collasse, la passion du Japon

Kimono, samouraï, karaoké, manga ou sushi... On croit connaître le Japon parce que ces mots nous sont familiers. En réalité, la culture japonaise, "au plus vous la creusez, au plus vous découvrez que vous n’en savez pas assez". Ce constat, c'est celui que fait Richard Collasse, un amoureux du Japon qui vit depuis 50 ans dans le pays, où il a dirigé le groupe Chanel. Son "Dictionnaire amoureux du Japon" (éd. Plon) nous aide à approcher la culture japonaise, et à en percevoir la grande complexité.

Richard Collasse ©Lucille Reyboz Richard Collasse ©Lucille Reyboz

On ne devient jamais japonais

 

Cela fait 50 ans que Richard Collasse vit au Japon, où il a dirigé le groupe Chanel. Marié à une Japonaise, il parle parfaitement la langue. Son "dictionnaire amoureux" compte pas moins de 1.300 pages, mais ce n’est pas simplement pour faire preuve d’un peu de "modestie à la japonaise" qu’il déclare connaître "encore si peu" le pays ! "Cette civilisation, au plus vous la creusez, dit-il, au plus vous découvrez que vous n’en savez pas assez !"

 

En réalité, on ne devient jamais japonais. Il fut un temps où Richard Collasse était gagné par "la tentation de la tatamisation", c’est-à-dire l'envie de se plonger dans la culture au risque de perdre sa propre identité mais sans jamais pouvoir devenir un des leurs. Un jour, un vieux prêtre qui vivait dans le pays depuis de longues années lui a conseillé de se regarder chaque matin dans un miroir et de se dire : "N’oublie pas que tu as les yeux bleus et que tu es blond !" Encore aujourd’hui, il n’est pas rare qu’un Japonais réponde en anglais quand Richard Collasse s'adresse à lui en japonais...

 

La résilience à la japonaise

 

Si le Japon est difficile à comprendre pour un Occidental, c’est aussi, sans doute, parce que les Japonais sont "d’une grande pudeur". En 2011, beaucoup en France ont été frappés par la grande dignité de ces hommes et de ces femmes qui avaient tout perdu dans la double catastrophe du séisme et du tsunami. C’est qu’un Japonais ne doit jamais montrer son émotion pour ne pas gêner la personne qui est en face. Au Japon, ce sont les sentiments qui sont intimes, plus que les corps. "Nos sentiments sont ce qui font notre personnalité, ce n’est pas notre corps, explique Richard Collasse, ce qui fait notre personnalité doit être préservé plutôt que caché."

 

Archipel de plus de 6.800 îles, le Japon est une terre volcanique secouée par des tremblements de terre, qui connaît régulièrement des tsunamis et des typhons. Un environnement qui a "forgé une mentalité et un ADN". Richard Collasse n’hésite pas à parler de "résilience". Il y a dans la culture japonaise "une certaine distance par rapport à la vie, à la mort, une acceptation des choses telles qu’elles viennent".

 

Un sens de la société qui manque à la France...

 

"Alors je compris vraiment la raison pour laquelle ma tendresse pour ce pays et son peuple est si grande..." écrit Richard Collasse. Moins d’un mois après le séisme et le violent tsunami de 2011, il s’est rendu sur place. Dans son dictionnaire, c’est avec beaucoup d’émotion qu’il rend hommage à Endo Miki. Cette jeune femme de 24 ans, devenue une héroïne dans son pays pour être fidèlement restée à son poste à la mairie d’une petite ville. Chargée d’annoncer aux populations qu’il fallait se sauver, elle a été emportée par le tsunami, et retrouvée plus dans un arbre. "C’est là où on voit l’abnégation, le courage, le sens de la société, chose qu’on a complétement perdu dans nos sociétés occidentales, particulièrement la France."

 

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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