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Son nom pour l’éternité c’est Belmondo
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Son nom pour l’éternité c’est Belmondo

Un article rédigé par Valérie de Marnhac - RCF, le 8 septembre 2021  -  Modifié le 8 septembre 2021

Dans sa chronique, Valérie de Marnhac rend un hommage très personnel à Jean-Paul Belmondo, décédé lundi 6 septembre dernier à l'âge de 88 ans. 

©Unsplash ©Unsplash

La mort, "c'est vraiment dégueulasse"

Comme chacun en ce jour, je repense aux films qui m’ont touché.  Enfant, ça a été L’HOMME DE RIO à la télévision qui me faisait rêver, avec Françoise Dorléac. Adolescente, j’ai vu FLIC OU VOYOU au cinéma ; j’avais 12 ans et j’achetai ma 1ère affiche de film. Puis le choc, ça a été à mon arrivée à Paris, étudiante. J’ai découvert en même temps le quartier latin, la Nouvelle Vague et les films de Godard. Et j’ai commencé à voir le monde autrement !

J’aurais pu choisir la dernière séquence d’A BOUT DE SOUFFLE, parce que la mort de Belmondo "c’est vraiment dégueulasse". Mais j’ai préféré LES MARIÉS DE L’AN DEUX, de Jean Paul Rappeneau, la quintessence de la comédie à la française, Bebel y est impertinent, séducteur, drôle, hâbleur. C’est Marlène Jobert et Sami Frey qui lui donnent la réplique, sur une musique de Michel Legrand

 

Neuf jours à Raqqa

Un film indispensable, un récit porteur d’espoir, sur un chemin de reconstruction d’après-guerre. C’est une œuvre à deux voix en réalité, puisque Xavier de Lauzanne suit avec sa caméra la grand-reporter Marine de Tilly. Ils sont partis en Syrie à la rencontre d’une femme incroyable. Elle s’appelle Leila Mustapha, elle a 30 ans, elle est kurde, musulmane, ingénieur en génie civil, et elle est maire de Raqqa. Cet ancien fief de Daech détruit à 85% par les bombardements.

Cette femme a été élue co-présidente du conseil civil de Raqqa en 2017. C’est une expérience inédite d’auto-administration de la ville. On y entend parler d’égalité hommes-femmes, de fraternité et de réconciliation entre les communautés arabes, turkmènes, yézidies ou chrétiennes. En Syrie aujourd’hui, ça étonne et ça fait du bien.
Leila connait les dangers réels, il n’y a pas d’angélisme chez elle, on les voit escortés par des militaires cagoulés en permanence, même chez ses parents à elle. Mais c’est une femme de terrain, déterminée et humble. Elle a un visage d’une douceur lumineuse. On sent chez elle une force intérieure, comme une sorte d’appel ou de vocation. C’est impressionnant !
 

Raconter des histoires

C’est ce qu’il aime, même sous forme documentaire. Il a déjà eu un certain succès en 2016 avec LES PEPITES, sur l’association Pour un Sourire d’enfant au Cambodge. Mais il se positionne ici à une meilleure distance de son sujet, il est moins fusionnel, probablement grâce à la présence de la journaliste et de sa traductrice. Mais il garde son style cinématographique, son regard profondément humain sur le monde. Ce qu’il appelle son « devoir d’espérer »
Et le mélange d’images d’archives de guerre et de confessions plus intimes de Leila donne un bel équilibre à l’ensemble.
UN MOT SUR LA MUSIQUE POUR FINIR !

La musique du film a été composée par Ibrahim Maalouf. Il a retrouvé dans les images de Raqqa détruite, des souvenirs de son enfance à Beyrouth. Et elles lui ont inspiré une partition très émouvante et très puissante.

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Émission La chronique Cinéma © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
La Chronique Cinéma

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