Henry PURCELL (1659-1695)
« Sweeter than roses » (« Pausanias, The betrayer of his country »), par Anne Sofie von Otter, mezzo-soprano et Jory Vinikour, clavecin. Music for a while, DGG Archiv Produktion 2004
Commençons par le pur joyau musical qu’est cette mélodie anglaise de Purcell « Plus doux que les roses…fut le cher baiser… », air extrait d’une musique de scène (1695) pour « Pausanias, traître à sa patrie », pièce oubliée de Richard Norton. L’influence de Monteverdi y est sensible, dans la façon dont l’expressivité de la musique « colle » au texte chanté, successivement extatique et vibrant d’émotion amoureuse.
Hector BERLIOZ (1803-1869)
Les Nuits d’été, op.7-Villanelle ; Le Spectre de la rose-, par Régine Crespin, soprano et l’Orchestre de la Suisse romande, dir. Ernest Ansermet. Régine Crespin, Berlioz, Debussy, Ravel, Poulenc. Decca 1987
Un enregistrement historique, avec l’inégalée Régine Crespin (et son parfait complice le chef Ernest Ansermet) interprétant ces 6 sublimes mélodies des Nuits d’été de Berlioz (1859), sur des poèmes de Théophile Gautier : écoutons la Villanelle, d’une fraîcheur toute printanière mais sans mièvrerie «…tous les deux, nous irons, ma belle, pour cueillir le muguet aux bois… » ; puis le rêveur et dramatique Spectre de la rose « …ce léger parfum est mon âme… ». Sublime enregistrement, vraiment.
Robert SCHUMANN (1810-1856)
Dichterliebe op.48, -« Die Rose, die Lilie, die Taube… ; Ich will meine Seele tauchen …; Und wüssten’s die Blumen… »- (poèmes de Heinrich Heine), par Christoph Prégardien, ténor et Andreas Staier, pianoforte. C. Pregardien, Schubert, Schumann, Mendelssohn. Coffret de 3 CD Sony Music 2015.
Le recueil de 16 lieder de Schumann «Les amours du poète » (1840) sur des poèmes de H. Heine, dédié à Clara sa bien-aimée enfin épousée, est un de ses plus beaux chefs-d’œuvre ; l’évocation profondément romantique de fleurs diverses y fait éclore de brèves, émouvantes ou fiévreuses confidences avec un art poétique dont Schumann a le secret, fait d’une troublante complexité harmonique et rythmique, à l’image de ses propres états d’âme. L’accompagnement au pianoforte du ténor Prégardien renforce la puissance évocatrice de ces pièces romantiques, tantôt vives, caressantes, tendres…
Georges BIZET (1838-1875)
Carmen, acte II, air de Don José « La fleur que tu m’avais jetée… », par Vittorio Grigolo, ténor et l’Orchestre Symphonique national de la RAI, dir. Evelino Pido. Le héros romantique, Vittorio Grigolo. Sony music 2014.
Une fleur reçue en prison par le brigadier Don José nous vaut ce poignant aria, chant d’amour adressé à l’ensorcelante bohémienne Carmen, dans l’opéra éponyme de Bizet (1874), et qui est magnifiquement interprété par le très francophone et sensible ténor Vittorio Grigolo.
Léo DELIBES (1836-1891)
Lakmé, acte I, Duo des fleurs, par Renée Fleming, soprano, Susan Graham, mezzo-soprano et le Philharmonia Orchestra, dir. Sebastian Lang-Lessing, R. Fleming, Plaisirs coupables. Decca 2013.
« Dôme épais le jasmin à la rose s’assemble… », c’est la fameuse barcarolle du Duo des fleurs entre Lakmé et Mallika, dans le célèbre opéra de Léo Delibes (1883,) dont l’intrigue se déroule en Inde sous domination britannique, d’après le roman de Pierre Loti. Les fleurs du blanc jasmin, de la rose et du lotus bleu s’assemblent joliment dans cet air envoûtant.
Gabriel FAURE (1845-1924)
Lydia op.4 n°2 (poème de Leconte de Lisle) ; Le papillon et la fleur op.1 n°1 (Victor Hugo), par Véronique Gens, soprano et Roger Vignoles, piano. Nuits d’étoiles, mélodies françaises.EMI/Virgin 2000.
Voici deux mélodies délicates de G. Fauré, sur des textes de deux grands poètes français : Lydia (Leconte de Lisle)« …un lis caché répand sans cesse une odeur divine en ton sein… » (1870) ; Le papillon et la fleur (Victor Hugo), qui est la toute 1ère composition du jeune Fauré (16 ans en 1861) « …nous nous ressemblons, on dit que nous sommes fleurs tous deux… », interprétées par l’enchanteresse V. Gens.
Claude DEBUSSY (1862-1918)
Fleur des blés (poème d’André Girod) ; La Belle au bois dormant (Vincent Hyspa)
Avec la même artiste, deux subtiles mélodies florales de Debussy, toujours profondément inspiré par la poésie française (1881 et 1890) : «… Les bleuets ce sont tes yeux si bleus… » ; « Dormez au bois où la verveine fleurit avec la marjolaine… ».
Benjamin BRITTEN (1913-1976)
Rosa mystica, par le chœur de chambre Harvestehuder, dir. Claus Bantzer. Trésors de Marie, coffret de 4 CD RCA/ Sony BMG 2006.
Musique à la fois religieuse et florale que cette hymne de louange à la Vierge Marie (dite « la rose mystique »), a cappella, portant le sceau inimitable de B. Britten, et d’une surprenante diversité d’atmosphères en une si brève pièce (1935).
Francis POULENC (1899-1963) Fleurs (Louise de Vilmorin), par Sophie Karthaüser, soprano et Eugène Asti, piano. Francis Poulenc, Les anges musiciens. Harmonia mundi 2014.
Comme Debussy avant lui, mais avec sa verve toute personnelle, Poulenc excelle à mettre en musique la poésie française : « Fleurs promises, fleurs tenues dans tes bras… » (1942), du recueil Fiançailles pour rire (L. de Vilmorin, 1939) .
Claude NOUGARO (1929-2004)
« Toulouse », chantée par Natalie Dessay, soprano, et Yvan Cassar, arrangements et direction. Dessay-Nougaro, sur l’écran noir de mes nuits blanches. Sony Music 2019.
ET POUR FINIR, UNE PETITE SURPRISE, non classique, associant un parfum de violette à la couleur rose (1967), grâce à une très grande artiste (lyonnaise) retirée de la scène lyrique et dont la voix a mué vers la chanson, mais pas n’importe laquelle…
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