JavaScript is required

80 ans de la libération d’Auschwitz : relisez l’histoire des survivants

Un article rédigé par Armelle Delmelle - RCF, le 27 janvier 2025 - Modifié le 28 janvier 2025

Ce lundi 27 janvier 2025 marque les 80 ans de la libération du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau. Parmi ceux qui en sont sortis vivants, se trouvent des auteurs qui ont décidé de témoigner de l’enfer qu'ils y ont vécu dans leurs livres. La rédaction de 1RCF Belgique vous propose sa sélection parmi ceux-ci.

Entrée du camp d'Auschwitz-Birkenau vu de l'intérieur ©Armelle DelmelleEntrée du camp d'Auschwitz-Birkenau vu de l'intérieur ©Armelle Delmelle

Comment décrire l’inimaginable ? Comment relater ce qui ne peut être compris à moins de l’avoir vécu ? Comment donner à imaginer ce à quoi peut ressembler l’enfer sur Terre ? Les livres qui suivent racontent ce que des hommes et des femmes ont vécu à Auschwitz. Vous n’y trouverez donc pas le classique qu’est Le Journal d’Anne Frank, puisque c’est à Bergen-Belsen qu’elle fut déportée.

Tous ont une façon différente de raconter ce qu’ils ont vécu, mais ils ont cependant de nombreux points communs. Ils y sont entrés adultes ou enfants, ils ont été séparés de leurs proches. Tous auront survécu au camp polonais et finiront par rentrer chez eux avec la marque de leur passage tatouée sur leur bras.

Si c’est un homme, de Primo Levi

Dans ce livre, aujourd’hui considéré comme un classique, Primo Levi décrit sa survie à Auschwitz. Primo Levi sera détenu dans le camp à partir de février 1944. Avant de se faire arrêter, il était membre de la résistance italienne au fascisme. Son métier de chimiste fait qu’il est affecté au kommando de chimie de la Buna Werke, une filiale d’IG Farben chargée de produire un ersatz de caoutchouc pour soutenir l’effort de guerre allemand.

La rédaction de cet ouvrage se termine en janvier 1947. Cependant, il ne connaîtra le succès que dans les années 1960 lors de la sortie de La Trêve, second livre de Primo Levi.

La Nuit, d’Elie Wiesel

Ce témoignage poignant d’Elie Wiesel, juif orthodoxe, relate son arrivée à Auschwitz avec sa famille et la descente dans l’horreur absolue. Comme beaucoup, il fut déporté avec sa famille vers Auschwitz. À l’arrivée, sa mère et sa plus jeune sœur, Tzipora, furent immédiatement envoyées dans les chambres à gaz. Ses deux autres sœurs, Hilda et Béa, survécurent tout en étant séparées de leur famille. Son père, Shlomo, est quant à lui décédé quelques semaines avant la libération du camp de Buchenwald, où ils avaient été déplacés ensemble.

La Nuit est le premier tome d’une trilogie qui se complète avec L’Aube et Le Jour.

Une vie, de Simone Veil

Connue pour avoir fait passer les lois Veil dépénalisant l’avortement en France, Simone Veil était une survivante de la Shoah avant de devenir ministre. Une vie est donc son autobiographie, publiée en 2007.

La partie (quatre chapitres) concernant la guerre, la Shoah et les camps est aujourd’hui regroupée dans un autre livre intitulé Une jeunesse au temps de la Shoah. Elle y raconte son arrestation et sa déportation en mars 1944 avec ses sœurs et leur mère, l’enfer du camp et la libération, lors de laquelle elle retrouvera ses sœurs.

Auschwitz et après, de Charlotte Delbo

Résistante communiste française, Charlotte Delbo est arrêtée en 1942 et déportée en janvier 1943 à Auschwitz. Son convoi, celui du 23 janvier 1943, est constitué de 230 femmes françaises, presque toutes déportées politiques. Charlotte Delbo et ses compagnes de déportation souhaitent qu’au moins l’une d’elles revienne afin de témoigner de ce qui leur est arrivé.

Auschwitz et après est constitué de trois tomes publiés séparément. Le premier tome, Aucun de nous ne reviendra, est titré d’après un vers de Guillaume Apollinaire. Il est déjà écrit en 1946, mais ne sera publié qu’en 1965. Le second tome, Une connaissance inutile, paraît en 1970. Il est suivi, l’année suivante, de Mesure de nos jours.

Ces livres regroupent poèmes, souvenirs et nouvelles racontant la déportation, le camp et le retour.

Souvenir de l’au-delà, d’Olga Lengyel

Olga Lengyel, Hongroise, est déportée en 1944 avec ses parents, son mari et ses fils. Elle sera la seule de sa famille à sortir vivante du camp. Étant donnée qu’elle est assistante de chirurgien, elle est mise au travail à l’infirmerie. Elle peut donc livrer un témoignage de première main sur les sélections pour les chambres à gaz et les ravages causés par le camp sur les prisonniers.

Souvenir de l’au-delà est traduit en anglais à son arrivée à New York sous le titre de Five Chimneys: A Woman Survivor’s True Story of Auschwitz. Ce livre aurait notamment inspiré Le choix de Sophie de William Styron.

Vous qui entrez ici…, Un enfant à Auschwitz, de Maurice Cling

Maurice Cling a 15 ans lorsqu’il est arrêté et déporté avec ses parents et son frère. Ses parents seront envoyés directement aux chambres à gaz. Les deux frères survivront ensemble jusqu’à ce qu’une sélection les sépare. En janvier 1945, il fait partie des prisonniers qui marchent vers le camp de Dachau. Il sera finalement libéré en avril 1945 avant de retourner en France, où il retrouve ses grands-parents et reprend ses études.

Ce livre, publié en 1999 et réédité en 2008, raconte son expérience sur la base des notes prises dès son retour en France. Son témoignage est celui de l’adolescent augmenté du regard de l’adulte qu’il est devenu.

Et tu n’es pas revenu, de Marceline Loridan-Ivens

Marceline Loridan-Ivens, née Rozenberg, a 15 ans lorsqu’elle est arrêtée dans le Vaucluse, où sa famille réside depuis le début de la guerre. Son père est arrêté en même temps qu’elle. Le convoi qui les emmène à Auschwitz est le même que celui de Simone Veil, avec qui elle se liera d’amitié. Elle est ensuite transférée à Bergen-Belsen, et finalement au camp de concentration de Theresienstadt. Elle recouvre la liberté à la libération du camp, le 10 mai 1945.

Et tu n’es pas revenu est un essai qui aborde non seulement son expérience de la déportation, mais aussi sa conviction que la France n’a pas regardé en face son rôle dans la Shoah. Il prend la forme d’une lettre adressée à son père qui, contrairement à elle, ne reviendra jamais des camps.

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.