Aujourd’hui, il est question à la fois d’art contemporain et d’architecture gothique. Cela se passe à Beauvais. Il y a actuellement au moins deux bonnes raisons de rendre visite à la préfecture de l’Oise. Son incroyable cathédrale dont je vais parler tout à l’heure mais aussi un parcours d’art contemporain qui vient d’être inauguré dans la ville.
Il faut savoir qu’à Beauvais, il existe un centre d’art et d’architecture installé au chevet de la cathédrale. Une discrète construction moderniste due à l’architecte André Hermant. Inauguré en 1976, ce bâtiment, voulu par André Malraux lorsqu’il était ministre de la Culture, fut d’abord consacré à une galerie nationale de la tapisserie, art dont Beauvais est un des hauts lieux. En 2013, le bâtiment a été racheté par la ville qui en a élargi la vocation à l’ensemble de la création artistique. Cependant, ce centre d’art, dénommé le Quadrilatère, avait besoin d’une rénovation. Il restera fermé pour travaux jusqu’en décembre 2024. D’où l’idée, pendant ce temps, d’exposer "hors les murs" en invitant des artistes à créer des œuvres dans la ville.
Un parcours d’art contemporain auquel ont participé trois créatrices, Caroline Le Méhauté, Cécile Le Talec et Ingrid Luche. Avec six œuvres qui ont cherché à resserrer les liens entre le centre historique, au cœur de la ville, et un quartier périphérique situé derrière le coteau Saint-Jean. Ce sont des œuvres qui ont véritablement été créées in situ, en s’inspirant des lieux et, dans certains, cas, avec la participation des habitants.
Cela se concrétise par exemple par la manière dont Caroline Le Méhauté a anobli un triste escalier de béton de 199 marches qui grimpe le coteau pour desservir le quartier Saint-Jean. C’est tout simple. Les contre-marches ont été repeintes d’un très beau rouge qui rend l’escalier bien visible depuis le centre-ville et invite à le grimper. De là-haut, la vue sur la ville est très belle. On peut citer aussi les portes en forme de cercles imaginées par Ingrid Luche le long d’un petit cours d’eau dénommé le Thérain. Là aussi, une modification subtile qui introduit l’imaginaire dans un environnement habituel.
Elle se distingue par le plus haut chœur gothique du monde : 48,50 mètres sous la voûte. Le regard s’envole vers le haut, c’est vertigineux. L’audace des bâtisseurs du Moyen Âge laisse rêveur. Mais leur audace dépassait la mesure. L’édifice qui avait été conçu au XIIIe siècle pour être la plus grande cathédrale de France, est resté inachevé. La cathédrale, en fait, se limite au chœur et au transept, bâti au XVIe siècle. La nef, elle, n’a jamais été construite. Ce qui laisse subsister, dans l’axe de l’édifice, quelques travées de la cathédrale carolingienne datant du Xe siècle.
Cette cathédrale est une construction très fragile, notamment parce qu’elle offre une forte prise au vent. Elle a connu des effondrements à deux reprises. L’œuvre doit être inlassablement soignée. Son intérieur est actuellement encombré de grands étais en bois qui se sont avérés plus nuisibles qu’utiles. Un grand chantier de restauration, inscrit dans le plan de relance post-Covid, vient de débuter.
Chaque mardi à 8h45, Guillaume Goubert et Simon de Monicault présentent une exposition ou un événement qui raconte l'histoire de l'art.
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